Homélie du 4e dimanche de Carême

7 avril 2019

Je prolonge mon homélie de dimanche dernier

Dimanche dernier en évoquant la parabole du fils prodigue, j’évoquais le sacrement de réconciliation… citant notamment le pape François.

« La confession est le sacrement de la tendresse de Dieu, sa manière de nous embrasser. »

Le pape François d’ajouter

« Je ne me lasserai jamais d’insister pour que les confesseurs soient de véritables signe de la miséricorde du Père. Nul d’entre nous n’est maître du sacrement, mais un serviteur fidèle du pardon de Dieu. Chaque confesseur doit accueillir les fidèles comme le père de la parabole du fils prodigue.
La confession ne doit pas être une « torture ». Tous devraient sortir de ce sacrement avec le bonheur dans le cœur et le visage rayonnant d’espérance. »

Ce matin, quelques autres aspects de ce sacrement de pénitence…

Nous sommes souvent focalisés sur le péché… « Qu’est-ce que je vais dire si je vais rencontrer un prêtre »… « Je ne vais pas lui dire ceci ou cela : ce sera la honte pour moi. »

Ce qui fait notre vie, ce qui marque la vie chrétienne, ce n’est pas d’abord le péché, c’est avant tout la qualité de la liberté humaine et la capacité à être responsable. Le péché est en fait un accident de cette responsabilité et de cette liberté. Ce n’est donc pas le péché qui est au centre, c’est la liberté que nous donne la vie chrétienne.

Ce sacrement est source de réconciliation avec Dieu, avec l’Église et aussi avec soi-même. Il procure ainsi la paix et la joie. Encore une fois j’allais dire le péché n’est pas l’essentiel. Certes, Dieu y pardonne les péchés, mais il y fait plus que cela : il change le cœur, il restaure la liberté chrétienne, il rétablit l’amitié avec lui, il renouvelle l’amour ; il donne à nouveau de partager sa gloire.

Dans la première lecture on l’entendait : « Ne faites plus mémoire des événements passés, ne songez plus aux choses d’autrefois. Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ? Oui, je vais faire passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides. »

Autre point : comme dans toute célébration, il y a d’abord l’accueil, l’accueil mutuel

Le prêtre commencera par accueillir avec simplicité, respect et attention la personne qui vient le trouver.

Il y a, aussi, la lecture de la Parole de Dieu

Examiner sa conscience, c’est laisser le regard de Dieu pénétrer jusqu’au cœur de sa vie.
Ce n’est donc pas le péché qui est au centre. C’est là, j’en suis persuadé, qu’il y a quelque chose à inventer. Comment la Parole de Dieu peut, en moi, révéler ce qui a besoin de conversion ?

La Parole de Dieu n’est pas d’abord une dénonciation : tu n’as pas su faire ceci ou cela, tu n’as pas été à la hauteur, tu as été nul dans tel domaine… NON. La Parole de Dieu est une annonciation. Va ! Deviens ce que tu as entendu… « Moi non plus, disait Jésus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

Le temps de la contrition, vous savez, Mon Dieu, j’ai un très grand regret de vous avoir offensé… Là encore, plus qu’une parole c’est une attitude, j’aime quand Marthe Robin, disait quelle remplaçait le traditionnel acte de contrition par « je dis […] tout bas ô mon Dieu : pardonnez-moi, mon Dieu, ô mon Père plein de miséricorde pour votre enfant ; pardonnez-lui, ô Jésus, je me repens de toute mon âme de vous avoir contristé, vous qui êtes la bonté même, vous qui n’êtes que tendresse envers moi »

Le sacrement de Réconciliation est avant tout le sacrement de la tendresse de Dieu

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