Homélie Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’Univers — Solennité
dimanche 24 novembre 2024
« Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde » et il redit un instant après : « En fait, ma royauté n’est pas d’ici. »
En fêtant le Christ-Roi, de quelle royauté parlons-nous ? Et la réponse de Jésus est éclairante.
Si sa royauté était de ce monde nous pourrions dire : le résultat n’est pas terrible, tout juste la moyenne, et encore en étant généreux.
Parce que si je regarde la paix, c’est loin d’être un monde paisible que nous avons sous les yeux.
Si je regarde la générosité, c’est peut-être un peu mieux, il y a beaucoup d’élan de solidarité, mais peut mieux faire.
Si je regarde le pardon, voilà que je redescends la note que j’allais mettre à Dieu, des pardons sont attendus par milliers.
Si je regarde simplement la joie, ce n’est pas gagné là non-plus.
« Ma royauté n’est pas de ce monde » et Jésus d’insister : « En fait, ma royauté n’est pas d’ici. »
En théologie nous apprenions une vérité importante : le Royaume de Dieu est « déjà là » mais « pas encore ».
Déjà là parce que des signes le montre, et Jésus n’a cessé d’en témoigner. Et pas encore parce que notre vie n’est que passage et que nous aurons la pleine lumière de sa réalisation justement dans le Royaume de Dieu.
Le Royaume de Dieu, longtemps annoncé par les textes des prophètes de l’Ancien Testament, comme l’évoquait Daniel dans la première lecture, a été inauguré dans l’histoire avec Jésus ! Et que Jésus ne s’est pas contenté, si je puis dire, de proclamer le Royaume, de le dire, d’enseigner sa venue, mais il a aussi démontré son déjà là par des prodiges incroyables qu’on appelle communément les miracles. Quelques exemples pour nous rafraîchir la mémoire : Jésus a marché sur les eaux, a changé l’eau en vin, réduit le vent au silence, calmé la tempête, multiplié pains et poissons, guéri des malades.
Jésus, durant son passage sur la Terre n’a pas guéri, par exemple, tous les malades de Judée, étant limité par sa réalité humaine. Nous attendons d’ailleurs le jour où : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni larme, ni douleur, car ce qui existait aura disparu. »
Le Royaume de Dieu est « déjà là » mais « pas encore » réalisé, il doit nous remplir d’espérance et nous encourager.
Tout ce que j’ai vécu cette semaine était de cet ordre-là.
Quand je rencontre nos dix directeurs et directrices des écoles et du collège… il y a des signes du déjà là et le constat qu’il y a encore tellement à faire.
Quand je rencontre les enfants du caté et les adultes qui les entourent… il y a des signes du déjà là et le constat que nous sommes en chemin.
Quand avec les prêtres du diocèse nous prenons une journée de formation à propos du sacrement de pénitence… il y a des signes du déjà là et le désir de rendre ce sacrement tellement plus beau encore.
Quand je retrouve en visioconférence les prêtres qui, avec moi, font la formation Talentheo, il y a des signes du déjà là et nous ne sommes qu’au début d’un processus...
Seigneur quand tu nous dis : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; ma royauté n’est pas d’ici. » C’est pour nous plein d’espérance.
AMEN