Homélie Nativité du Seigneur

mercredi 25 décembre 2024

La nuit où j’ai rencontré la tendresse de Dieu.

Comme les deux enfants du conte, j’ai mené l’enquête.

Noël ? je peux dire que c’est le jour ou la nuit, peu importe, où nous naissons à la tendresse de Dieu.

Un premier exemple que je vous ai déjà partagé avec la réouverture de Notre-Dame de Paris. C’est Paul Claudel qui témoigne : « Ma conversion, dit-il, s’est produite le 25 décembre 1886. J’avais donc dix-huit ans. Mais le développement de mon caractère était déjà, à ce moment, très avancé. Bien que rattachée des deux côtés à des lignées de croyants qui ont donné plusieurs prêtres à l’Église, ma famille était indifférente et, après notre arrivée à Paris, devint nettement étrangère aux choses de la foi. (…) Je décidai, seul, d’aller à la cathédrale, j’assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n’ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. J’étais debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d’une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J’avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l’innocence, de l’éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable. » Paul Claudel venait de rencontrer la tendresse de Dieu.

Un deuxième exemple, je remonte le temps, et avec les collégiens qui sont allés sur les pas de saint Martin, nous nous rappelons cet épisode : Aux portes de la ville d’Amiens, le soldat Martin partage en deux son manteau avec un pauvre. Jésus lui-même, dans la nuit, lui apparaît en songe revêtu de ce manteau, Martin l’entend déclarer à la foule des anges : « Martin qui n’est pas encore baptisé m’a revêtu de ce manteau. » Martin venait de rencontrer la tendresse de Dieu.

Le troisième exemple que je vous partage c’est Paul. Il l’écrit dans sa lettre aux Galates : « Il m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi ». Paul se rappelle cette tendresse de Dieu rencontré sur le chemin de Damas. « Saul, c’était son nom, était toujours animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur. Il alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il trouvait des hommes et des femmes qui suivaient le Chemin du Seigneur, il les amène enchaînés à Jérusalem. Comme il était en route et approchait de Damas, soudain une lumière venant du ciel l’enveloppa de sa clarté. Il fut précipité à terre ; il entendit une voix qui lui disait : « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? » Il demanda : « Qui es-tu, Seigneur ? » La voix répondit : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes. »(Ac 9, 1s) Saul, le futur Paul venait de rencontrer la tendresse de Dieu.

2025 qui arrive à grands pas, va être marqué par le Jubilé de l’Espérance. Les évêques de France ont écrits une longue lettre, voici seulement les derniers mots : « Les trompettes du jubilé de l’Espérance vont retentir. Nous, vos évêques, certains que « les bontés de Dieu ne sont pas épuisées, mais se renouvellent chaque matin » (Lm. 3, 22-23), au nom de notre mission de successeurs des Apôtres, vous invitons tous, jeunes et vieux, malades et bien portants, familles, consacrés, célibataires, croyants de toutes sensibilités, forts de nos richesses si variées, à vivre de cette Espérance fondée en Jésus-Christ. »

En cette nuit de Noël je vous souhaite de naître ou de renaître à la tendresse de Dieu.

AMEN

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