Homélie du quatrième dimanche de l’Avent

19 décembre 2021

Une gratuité qui accueille

C’est la lettre aux Hébreux qui illustre le mieux cette invitation.

« Frères, en entrant dans le monde », (en entrant dans le monde c’est bien de Noël dont ils’agit) Il est venu, il vient, il est entré dans notre monde. Et pour cela l’auteur de la lettre ajoute : « le Christ dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps et j’ai dit : Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, »

Voilà bien une réponse qui illustre la gratuité : Me voici… Je suis venu… pour faire ta volonté…

Les trois éléments de la réponse sont importants, ce n’est pas simplement « Me voici ». Des « me voici », il y en a eu de multiple avant Jésus. Les « me voici » des grands serviteurs de Dieu ; celui d’Abraham, pour commencer. Un autre célèbre « me voici », fut celui de Moïse au buisson ardent ; et cette disponibilité a suffi à Dieu pour faire de ce berger qui se disait incapable : « Qui suis-je pour aller trouver Pharaon » Ex3,11,… de remplir la mission que nous connaissons bien.
Quelques siècles plus tard, au temps des Juges, un autre « Me voici » fut celui du petit Samuel, celui qui devait devenir un grand prophète du peuple d’Israël. Rappelez-vous le récit de sa vocation : il avait été consacré par ses parents au service de Dieu dans le sanctuaire de Silo auprès du prêtre Eli, et il habitait avec le vieux prêtre. Une nuit, il avait entendu à plusieurs reprises une voix qui l’appelait ; ce ne pouvait être que le prêtre, bien sûr ; et par trois fois, l’enfant s’était levé précipitamment pour répondre au prêtre « tu m’as appelé, me voici ». Et celui-ci, chaque fois, répondait « mais non, je ne t’ai pas appelé ». À la troisième fois, le prêtre avait compris que l’enfant ne rêvait pas et lui avait donné ce conseil : « la prochaine fois que la voix t’appellera, tu répondras :
Parle SEIGNEUR, ton serviteur écoute. » (1 S 3,1-9). Et Samuel est resté dans la mémoire d’Israël comme un modèle de disponibilité à la volonté de Dieu.

Mais au « me voici » Jésus ajoutera : « Je suis venu » et plus encore « pour faire ta volonté ».

Si je reprends le témoignage de Maguelonne dans le livre de caté des enfants. À l’invitation de donner un coup de main pour les maraudes, de porter de la soupe et du café aux sans-abri, elle ne dit pas seulement « D’accord je viens me voici », mais elle va plus loin : « Pour les maraudes nous nous réunissons en petits groupes. Nous commençons par prier, car nous agissons au nom de Dieu. » et plus encore, elle mesure la grandeur du geste : « Par notre action nous leur disons : Tu es digne d’être aimé, Dieu t’aime à travers moi. »

Le Père André Sève, dans la prière avec laquelle nous repartirons, l’a bien compris :

Marie, je te regarde et je te prie de m’aider
à bien comprendre Jésus, à entendre ses appels,
à aller jusqu’au bout de ce qu’il me demande en ce moment.

AMEN

Plus D’informations