Homélie du Dimanche de Pâques, Résurrection du Seigneur
21 avril 2019
En France, près de 4 300 adultes ont reçu le baptême en cette nuit de Pâques. Chacun de ces adultes avec un itinéraire unique. Mais je soulignais déjà jeudi soir et vendredi soir deux aspects essentiels.
Jeudi, je citais le témoignage de Pauline : « Ma foi est venue progressivement : j’ai lu, réfléchi. Je me suis posé des questions, je cherchais des réponses. »
Mais consciente qu’elle ne comprendra pas tout, et d’ailleurs Jésus lui-même disait à Simon-Pierre au soir du Jeudi-Saint : « Plus tard tu comprendras. »
Pauline a donc fait le pas : « Je demande le baptême pour entrer dans la communion de l’Église, recevoir de Dieu la grâce du salut et surtout apprendre à aimer comme Dieu aime. »
APPRENDRE à aimer, Pauline a deviné que c’est un chemin de conversion à vivre.
Vendredi soir, en regardant la croix, je citais le témoignage de Pierre, un autre catéchumène.
« Six années de tâtonnements, de questions, de renoncement et surtout cette rencontre avec celui qui deviendra mon parrain, m’invitant à me tourner vers la croix. » Peut-être ce parrain avait-il épuisé toutes les réponses aux multiples questions que lui posait Pierre. « Trente petites minutes devant la croix auront suffi à mettre un trait sur vingt-six années passées à l’ombre de son Amour… » « Qui aurait cru que Jésus se donne de cette manière-là ? » En venant sur Terre et en donnant sa vie sur la croix.
Ce jour de Pâques je pense à cette autre catéchumène, elle est d’origine musulmane, témoignant : « C’est formidable, j’ai découvert un Dieu qui a des jambes ». Original de dire, ainsi, sa foi en Jésus ! Comme musulmane, l’Incarnation, Dieu qui se fait homme, lui paraissait impensable, car le Créateur ne peut pas se rabaisser jusqu’à se mettre dans la peau d’un homme, fragile, limité, pécheur et mortel.
Elle découvrait que c’est l’Incarnation qui distingue le christianisme de toutes les autres religions. Un Dieu qui prend un visage et des jambes d’homme qui nous révèle qu’il n’est pas quelqu’un de séparé, distant, mais un Dieu proche.
Ce Dieu qui a des jambes et qui a beaucoup marché sur les routes de Palestine nous invite à nous servir des nôtres pour prendre le large, nous déplacer sur les chemins non balisés de la solidarité… impossible désormais de séparer les choses de la foi des choses de la vie.
Il dit à chacun : « Viens, suis-moi »,
c’est-à-dire : Prends tes jambes à ton cou pour venir à ma suite. La vie chrétienne est une longue marche.
Il a donné sa vie pour nous jusqu’à la mort de la croix et son Père l’a ressuscité !… Et cela change tout car : « Si le Christ n’est pas ressuscité, notre vie n’a pas de sens… ».
N’hésitez pas à lire ces témoignages de catéchumènes, ils ont souvent l’avantage de nous dire
- la fraîcheur de notre foi,
- la grandeur de notre foi,
- l’originalité de notre foi.
Christ est Ressuscité et cela peut éclairer toute vie.
AMEN !