Homélie du 8e dimanche du Temps Ordinaire
dimanche 27 février 2022
Ces versets entendus rejoignent notre triste actualité : de Ben Sira le Sage : « C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre » ; et l’Évangile d’ajouter : « on ne cueille pas des figues sur des épines, ni du raisin sur des ronces » ou encore : « L’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais. »
De tout ce que j’ai entendu et lu cette semaine, j’ai aimé cette tribune écrite par 664 scientifiques et chercheurs russes.
« Nous, chercheurs scientifiques et journalistes russes, exprimons ici notre ferme protestation contre les actes de guerre lancés par les forces armées de notre pays sur le territoire de l’Ukraine. Cette décision fatale entraînera la mort d’un très grand nombre de personnes. Elle sape les fondements du système de sécurité collective. La responsabilité du déclenchement de cette nouvelle guerre en Europe incombe entièrement à la Russie.
Cette guerre n’a aucune justification rationnelle. Les tentatives de manipuler la situation dans le Donbass et de l’utiliser comme prétexte pour lancer des opérations militaires ne trompent absolument personne. Il est évident que l’Ukraine ne représente aucune menace pour notre pays. La guerre contre elle est injuste et absurde.
L’Ukraine était et reste un pays dont nous sommes très proches. Beaucoup d’entre nous y ont des parents, des amis et des collègues de recherche. Nos pères, grands-pères et arrière-grands-pères ont combattu ensemble le nazisme. Déclencher une guerre pour satisfaire les ambitions géopolitiques des dirigeants de la Fédération de Russie, poussés par des considérations historiques fantaisistes et douteuses, n’est rien d’autre que trahir leur mémoire.
Nous respectons l’Ukraine, y voyant un État fondé sur des institutions démocratiques qui fonctionnent. Nous comprenons le choix européen de nos voisins. Nous pensons que tous les problèmes entre nos deux pays peuvent être résolus pacifiquement.
En déclenchant la guerre, la Russie s’est condamnée à l’isolement sur la scène internationale et au sort de pays paria. Cela signifie que nous, chercheurs, ne pourrons plus faire nos recherches normalement, car il est vrai que l’avancement de la recherche scientifique est impensable sans une coopération approfondie avec des collègues d’autres pays.
L’isolement de la Russie dans le monde va encore aggraver la dégradation culturelle et technologique de notre pays, tout en fermant toutes les portes de sortie. La guerre avec l’Ukraine est un pas vers le néant.
C’est avec douleur que nous voyons notre pays, dont le rôle dans le renversement du nazisme a été déterminant, déclencher en ce moment même une nouvelle guerre sur le continent européen. Nous exigeons la cessation immédiate de tous les actes de guerre dirigés contre l’Ukraine. Nous exigeons le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’État ukrainien. Nous exigeons la paix pour nos pays. »
Suite à cette tribune j’entendais avec force l’appel du Pape François :
« J’invite tout le monde à faire du 2 mars prochain, mercredi des Cendres, une journée de jeûne pour la paix : les croyants doivent se consacrer intensément à la prière et au jeûne. Que la Reine de la Paix préserve le monde de la folie de la guerre. »