Homélie du 8e dimanche du temps ordinaire

3 mars 2019

De la lucidité,
de la compétence, de la bienveillance et de l’efficacité.

Ce ne sont pas les recommandations qu’un entraîneur ferait à ses joueurs juste avant le match, encore que…

Ce n’est pas non plus le discourt d’un enseignant juste avant une interro, encore que…

Ce ne sont pas les consignes pour les mamies que vous fêtez ce jour, encore que…

Lucidité, compétence, bienveillance, efficacité, voilà des valeurs humaines sans doute essentielles pour toute vie en société.

Ce sont les valeurs que le Christ vient de nous glisser à travers les petites paraboles entendues à l’instant dans l’Évangile. Et j’ai l’impression qu’il me dit, non pas, ce que je dois faire, mais ce que je dois être.

Quatre petites paraboles, quatre mots pour illustrer ce à quoi on pourrait reconnaître un témoin du Christ.

  • De la lucidité, c’est-à-dire voir clair.

« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?
Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ? »

Cette question sur les deux aveugles peut s’appliquer à nous tous, car chacun, dans un domaine ou un autre, nous avons la responsabilité de guider : « guider » une famille, une équipe, un travail, une association, un service.

De la lucidité dans ce que je fais.

  • Deuxième parabole sur la compétence.

« Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître. »

Cette deuxième parabole, sur le maître et le disciple, est aussi une remarque de bon sens. Pour être clairvoyant et compétent, il faut être bien formé et avoir eu un bon éducateur. L’apprenti se forme près d’un bon chef d’équipe qui lui apprend son métier. L’enfant, le jeune, n’arrivent à progresser qu’en étant assidus à l’école, au collège.

De même, le disciple de Jésus ne grandit en vie chrétienne qu’en fréquentant la parole de Dieu, pour y confronter sa vie quotidienne. Hier, avec les futurs mariés, en faisant résonner ce verset bien connu : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », nous prenions le temps de regarder comment le Maître avait aimé, pour aimer comme Lui : « Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître. » Si le Christ a aimé d’un amour miséricordieux, il nous faut aimer comme Lui, d’un amour miséricordieux.

  • Troisième parabole : la bienveillance : exigeant envers soi, et bon envers les autres.

« Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère ? … Enlève d’abord la poutre de ton œil »

Cette parabole, de la paille et de la poutre, est devenue légendaire. Nous sommes tous tentés de grossir les défauts des autres, et de ne pas voir nos propres imperfections.

Nous allons cette semaine entrer dans le temps du carême par le Mercredi des Cendres. Ce temps liturgique, qui nous fait monter vers Pâques, est le temps favorable pour ajuster notre regard. « Qu’as-tu à regarder la paille… »

  • Quatrième parabole : « Chaque arbre se reconnaît à son fruit… on ne vendange pas du raisin sur des ronces. »

Ce sont nos actes réels qui révèlent ce que nous sommes. L’homme moderne est très soucieux d’efficacité. On ne juge pas quelqu’un sur ses belles paroles et ses déclarations théoriques, qualifiées de baratin.

Ce sont les fruits qui disent si l’arbre est bon.

De la lucidité,
de la compétence,
de la bienveillance
et de l’efficacité.

AMEN

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