Homélie du 7e dimanche du Temps Ordinaire
dimanche 20 février 2022
Ces jours-ci j’étais un tout petit peu attentif à une rencontre qui se tenait à Rome du 17 au 19 février.
500 participants : évêques, prêtres, laïcs et religieux… pour évoquer le prêtre aujourd’hui. Le pape François a introduit ces trois jours en soulignant l’importance de quatre proximités pour le prêtre.
(Elles peuvent rejoindre d’une certaine manière tout baptisé)
Proximité avec Dieu
C’est la proximité avec le Seigneur qui s’est fait proche.
« Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15, 5).
Je me souviens de moments importants de ma vie où cette proximité avec le Seigneur a été décisive pour me soutenir. Sans l’intimité de la prière, de la vie spirituelle, de la proximité concrète avec Dieu à travers l’écoute de la Parole, la célébration de l’Eucharistie, le silence de l’adoration, la confiance en Marie, le sage accompagnement d’un guide, le sacrement de la Réconciliation, sans ces “proximités”, le prêtre n’est, pour ainsi dire, qu’un travailleur fatigué.
Trop souvent, par exemple, la prière est pratiquée dans la vie du prêtre uniquement comme un devoir.
(J’aime dire que la liturgie des heures est un vrai cadeau pour nous prêtre).
Un prêtre qui prie est un fils qui se souvient continuellement qu’il est un fils et qu’il a un Père qui l’aime.
Un prêtre qui prie est un fils qui se fait proche du Seigneur.
Mais tout cela est difficile si l’on ne s’est pas habitué à avoir des espaces de silence dans la journée ;
mettre de côté le “faire” de Marthe pour apprendre le “demeurer” de Marie.
Cette question : es-tu capable de te laisser conduire au désert ? Ou vas-tu directement à l’oasis de la télévision ou autre chose ?
Proximité avec l’évêque
Ce n’est pas simplement obéir à l’évêque. Trop souvent dans l’Église, et aujourd’hui encore, on a donné de l’obéissance une interprétation éloignée de l’Évangile. Obéir signifie apprendre à écouter et se rappeler que personne ne peut se dire détenteur de la volonté de Dieu. Ce n’est pas un hasard si le mal, pour détruire la fécondité de l’action de l’Église, cherche à saper les liens qui nous constituent.
Défendre les liens du prêtre avec l’Église particulière, avec l’institut auquel il appartient et avec l’évêque, rend la vie sacerdotale solide. D’où l’importance, vous le devinez, des trois jours de session vécus il n’y a pas si longtemps ou encore vendredi prochain notre rencontre avec l’évêque.
Proximité entre les prêtres
C’est précisément en partant de la communion avec l’évêque que s’ouvre la troisième proximité, celle de la fraternité. Jésus se manifeste là où se trouvent des frères disposés à s’aimer. La fraternité, c’est choisir délibérément de chercher à être saint avec les autres, et non pas tout seul. Un proverbe africain dit : « Si tu veux aller vite, va seul ; si tu veux aller loin, va avec les autres ». Il semble parfois que l’Église soit lente – et c’est vrai – mais j’aime à penser qu’il s’agit de la lenteur de ceux qui ont décidé de marcher en fraternité.
Proximité avec le peuple
J’ai très souvent souligné combien la relation avec le Peuple de Dieu est pour chacun de nous non pas un devoir mais une grâce.
« L’amour pour les gens est une force spirituelle qui permet la rencontre totale avec Dieu » (Evangelii gaudium, n. 272).
Voilà pourquoi la place de tout prêtre se trouve au
milieu des gens, dans un rapport de proximité avec le peuple.
Il serait bon que les évêques et que les prêtres se demandent “comment vont mes proximités”, comment suis-je en train de vivre ces quatre dimensions ? Un cœur de prêtre est capable de proximité parce que le premier qui a voulu être proche c’est le Seigneur.
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lire l’article de Famille chrétienne :
Un vaste colloque organisé à Rome sur le sens du célibat sacerdotal