Homélie du 6e dimanche du Temps Ordinaire

dimanche 13 février 2022

Je reprends tout d’abord la prière qui nous est offerte pour ce jour.

Seigneur Jésus,
Toi l’homme des Béatitudes, toi, le pauvre, le doux,
Le juste, le miséricordieux, donne-nous de vivre
Par toi, avec Toi et en Toi.
Quels que soient les évènements
Que nous traversons ou les difficultés
Que nous avons à affronter,
Permets que nous n’oublions jamais
Que Tu marches avec nous,
Que Tu nous prends par la main,
Et qu’être heureux,
C’est te savoir à nos côtés
Quoi qu’il nous advienne.

Ainsi soit-il.

Chantal Lavoillotte

« être heureux, c’est te savoir à nos côtés »

Spontanément nous pourrions dire : « Être confronté à l’épreuve constitue une remise en cause pour la foi de chacun d’entre nous ».
Les paroles que nous venons d’entendre peuvent sonner comme une incompréhension :
« Heureux, vous les pauvres…
Heureux, vous qui avez faim maintenant…
Heureux, vous qui pleurez maintenant…
Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent… »

Comment pourrions-nous être heureux dans les difficultés et notamment dans les difficultés de santé ?
Notre foi éprouvée nous invite à redire : « que la présence de Dieu soit mon réconfort ! » La première lecture le clame avec force : « qu’il soit ma confiance et je serai comme l’arbre planté près des eaux ».

être heureux, c’est te savoir, Seigneur, à nos côtés

Je vous partage cette expérience, vécue il n’y a pas si longtemps. L’équipe d’aumônerie nous avons été appelés pour célébrer une messe à l’occasion de Noël, à l’Ehpad de Faye-d’Anjou. La plupart des résidents sont désorientés, et beaucoup ont du mal à rester en place, ne serait-ce que dix minutes.
J’avais donc imaginé que je célébrerai la messe pour trois ou quatre résidents. Ceux qui pourraient, entre guillemets, tenir quarante minutes, le temps d’une messe.
En arrivant, grande surprise, presque tous les résidents étaient là. Entourés, heureusement de l’animatrice de la maison et d’une infirmière, prêtes à intervenir dès qu’une personne troublerait la cérémonie par son agitation.
Tout se déroule alors sans aucun souci. Réaction de l’animatrice à la fin de notre célébration : « Alors ça ! Moi qui n’arrive pas à les tenir un quart d’heure pour une animation, vous êtes arrivé à ce qu’ils soient calmes pendant quarante minutes, je n’en reviens vraiment pas. »

être heureux, c’est te savoir, Seigneur, à nos côtés

Les résidents de cet Ehpad venaient de faire l’expérience du Seigneur à leurs côtés.

À regarder le Christ, on comprend que ne sont vraiment humains que
ceux qui, comme lui, se savent pauvres dans leur cœur,
ceux qui, comme lui, consentent à l’ordinaire des jours,
ceux qui, comme lui, osent laisser couler leurs larmes,
ceux qui, comme lui, préfèrent la douceur à la violence.
Se faire le compagnon de personnes fragilisées par l’âge ou la maladie, c’est se laisser toucher aussi dans nos certitudes en acceptant d’être à leurs côtés, attentifs à leurs besoins dans un silence respectueux. La personne peut alors faire l’expérience que la relation sauve de l’enfermement. Cette posture humble et confiante témoigne d’une autre présence.

Laissons Dieu en nous se faire présence aimante et nous en deviendrons plus humains.

« être heureux, c’est te savoir à nos côtés »

AMEN

*• Heureux ceux qui se rendent attentifs sans se croire indispensables,
Ils sont semeurs de joie.
• Heureux ceux qui savent regarder sérieusement les petites choses et paisiblement les choses sérieuses,
Ils vont en paix dans la vie.
• Heureux ceux qui savent se taire et rester dans la bienveillance quand même on leur coupe la parole,
l’Évangile pénètre leur cœur.
• Heureux ceux qui goûtent la joie dans leurs rencontres de chaque jour,
Ils connaissent Dieu.

* proposition de Yannick Begard, diacre dans le monde de la santé
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