Homélie du 6e dimanche de Pâques

26 mai 2019

En parcourant rapidement la première lecture, en regardant en quelques secondes l’ensemble du texte, je n’y voyais pas beaucoup d’intérêt. Une histoire d’autrefois qui ne nous concerne pas.

Et en regardant de plus près, c’est devenu plus lumineux.

Combien de fois on a besoin de se rapprocher, de s’arrêter pour mieux voir, pour mieux comprendre.

Et en regardant de plus près, effectivement, il y avait un problème dans cette nouvelle Église, dans cette toute jeune Église.

Une difficulté qui fait comme un paquet de nœuds, oui un paquet de nœuds. Vous savez comme une ligne à la pêche qui s’est tellement bien emmêlée qu’on ne voit pas comment on va démêler tout ça, même avec de la patience.

Une difficulté comme on peut en trouver malheureusement autour de nous. Comment je vais me sortir de cette histoire ?
Comment faire ?

Alors l’intérêt de notre première lecture d’aujourd’hui, c’est qu’elle nous apporte une réponse, ou plutôt des éléments de réponse.

Devant une difficulté apparaissant dans cette communauté d’Antioche, il va se passer trois choses, trois choses qui vont dénouer les affaires.

  1. Le courage de poser les questions…

Faut-il, ne faut-il pas ?
Poser des questions, c’est toujours bon. Vous savez bien, il n’y a jamais de questions idiotes. C’est la première chose : le courage de poser des questions.

  1. Ne pas s’enfermer

Vous avez remarqué dans la première lecture quel mouvement, quelle dynamique il y avait.

On décida que Paul et Barnabé, avec quelques autres frères, monteraient à Jérusalem auprès des apôtres et des anciens pour discuter de cette question. Finalement, les apôtres et les anciens décidèrent, avec toute l’Église, de choisir parmi eux des hommes qu’ils enverraient à Antioche avec Paul et Barnabé. Nous vous envoyons donc Jude et Silas.

Quelle ouverture !

Bien souvent ce n’est qu’en acceptant de confronter nos questions avec d’autres, en s’efforçant de ne pas nous enfermer sur nous-mêmes que nous pourrons trouver une réponse. C’est dans le dialogue que des difficultés peuvent s’éclairer.
Pour le moment, me direz-vous, rien d’original. Le courage de poser des questions, ne pas s’enfermer, c’est bon pour tout le monde, pas besoin d’être chrétien.

  1. Les lectures nous apportent un troisième élément, une troisième étape pour faire avancer et même résoudre nos difficultés.

« L’Esprit-Saint et nous-mêmes avons pensé que »…

Et Jésus dans l’Évangile l’avait promis : « L’Esprit-Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »

Jésus nous annonce cette venue de l’Esprit dans l’Église et en chacun de nous.

Souvent l’Esprit va apporter ce plus qui peut nous guider ; c’est l’Esprit qui tout d’un coup donne de voir clairement, qui nous donne de pouvoir défaire les nœuds, de pouvoir démêler quelquefois des choses insolubles.

Je retrouvais cette prière d’un enseignant retraité

Quand je me renferme sur mes soucis,
quand je me détourne de toi,
Seigneur, tu respectes mon silence.
Tu ne forces jamais ma porte si j’ai tiré le verrou.
Mais si je me tourne vers toi,
si je crie jusqu’à toi ma détresse,
tu m’écoutes et tu me réponds.
Tu restes près de moi et me soutiens.
Ton Esprit m’ouvre à ta présence.
Je trouve près de toi le courage
qui me permet de surmonter l’épreuve.
Merci pour les secours innombrables
qui jalonnent ma longue vie.

AMEN.

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