Homélie du 5e dimanche du Temps Ordinaire

dimanche 6 février 2022

« Quand il eut fini de parler, il dit à Simon ».

Si j’entends bien ce verset je pourrais presque dire : Quand Jésus eut fini de parler, il parla,… il parla à Simon.

Dans la parole de Jésus il n’y a pas confusion. Ce qu’il dit à la foule peut être entendu par tous, y compris par Simon, il n’est pas sourd… mais ce qu’il veut dire à Simon n’a pas besoin d’être entendu par la foule. Jésus arrête de parler à la foule, il y a comme un point final et il va s’adresser personnellement à Simon. Pas de confusion.

C’est je crois la limite de notre société. Tout peut être dit et tout le monde peut tout entendre. Pour certains il n’y a plus de limite, ce qu’ils devraient dire seulement à leur femme, ils le diront en même temps aux enfants, ce qu’ils diraient à des collègues de travail, ils le diront aussi aux collègues du club de sport… C’est une question ? Nous avons souvent à discerner jusqu’où peut aller notre parole. Il ne faut pas tout confondre.

Quand je prêchais des retraites spirituelles, nous vivions avec les retraitants six jours. Pendant six jours des enseignements, du silence, des temps de prière : un temps unique… un temps fort où les visages avaient souvent changé entre le lundi et le dimanche suivant... il s’était passé quelque chose de fort, de personnel très souvent et même de très personnel…

L’un d’eux m’écrivant après une retraite :
« Encore une fois je vous redis ma gratitude
pour ce que vous m’avez donné cette semaine,
et en particulier, comme je le disais durant le témoignage,
d’avoir laissé de l’espace entre les mots,
les phrases,
les enseignements,
qui m’ont permis de redécouvrir le fait de goûter,
de s’émerveiller,
d’aimer ces choses qui nous parlaient de Dieu… et de nous… »

Le dimanche matin, le dernier jour, je prenais toujours le temps d’avoir avec les retraitants une réflexion autour du témoignage qu’ils allaient donner en revenant chez eux. Leur disant vous n’allez pas parler de cette retraite de la même façon à votre femme, à votre garçon de 16 ans ou à votre enfant de 5 ans, ou encore à votre collègue de travail. Ce que vous direz de votre expérience, de vivre une retraite spirituelle de six jours sera différent en fonction de votre « public ».

Et j’ajoutais deux paramètres importants : le moment favorable pour parler, et ce que vous direz. À votre adolescent peut-être vous profiterez d’un parcours en voiture pour échanger quelques mots, à votre plus jeune un autre moment bien calé dans un fauteuil.

Jésus a toujours été attentif à celui pour qui il avait une parole à donner.

Ce jour-là, il parla à la foule… puis ensuite et seulement après, il parla à Simon. Avec Jésus il n’y a jamais de confusion dans sa manière de prendre la parole.

AMEN

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