Homélie du 5e dimanche de Pâques
Dimanche 28 avril 2024
« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »
En entendant l’Évangile de ce jour, mon esprit se tourne spontanément vers Thérèse de Lisieux. Deux jours près d’elle en début de semaine, sa présence continue à me parler, comme elle parle certainement encore aux jeunes qui ont vécu ce pèlerinage.
« Ces deux jours seront inoubliables », écrivait l’un d’eux. « Ce voyage à Lisieux était d’une découverte incroyable qui restera gravé dans ma mémoire » écrit un autre. « Malgré sa courte vie sainte Thérèse restera à jamais gravée dans ma mémoire et dans mon cœur », souligne un troisième.
Pourquoi Thérèse parle au cœur de ceux qui l’approche ? Parce que c’est l’Évangile pris au mot. « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. »
Trois récits de Thérèse, sont rassemblés dans ce que nous appelons « Histoire d’une âme ». Mais pourquoi donc ce livre, « Histoire d’une âme », parle au cœur ? Nous avions la réponse dans la seconde lecture quand saint Jean nous dit : « n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité ». Ce qu’il y a ici ce ne sont ni des paroles, ni des discours, mais du vécu, des actes vécus en vérité.
D’ailleurs les premiers mots de Thérèse veulent le souligner : « Le jour où vous m’avez demandé de vous confier l’histoire de mon âme, il me semblait que cela dissiperait mon cœur en l’occupant de lui-même, (en un mot elle n’avait pas très envie de parler d’elle), mais depuis Jésus m’a fait sentir qu’en obéissant simplement je lui serais agréable »… et deuxième précision de Thérèse qui est là aussi essentielle : « Avant de prendre la plume, je me suis agenouillée devant la statue de Marie , je l’ai suppliée de guider ma main afin que je ne trace pas une seule ligne qui ne lui soit agréable. »
Et elle va donc écrire des mots qui la dépassent.
Dans les toutes premières pages : « Dieu a mis devant mes yeux le livre de la nature et j’ai compris que toutes les fleurs qu’Il a créées sont belles, que l’éclat de la rose et la blancheur du lys n’enlèvent pas le parfum de la petite violette ou la simplicité ravissante de la pâquerette... J’ai compris que si toutes les petites fleurs voulaient être des roses, la nature perdrait sa parure printanière, les champs ne seraient plus émaillés de fleurettes... Ainsi en est-il dans le monde des âmes qui est le jardin de Jésus. Il a voulu créer les grands saints qui peuvent être comparés aux lys et aux roses ; mais il en a créé aussi de plus petits et ceux-ci doivent se contenter d’être des pâquerettes ou des violettes destinées à réjouir les regards du bon Dieu. »
Et alors elle souligne : « Sans doute, ma Mère chérie, vous vous demandez avec étonnement où je veux en venir, car jusqu’ici je n’ai rien dit encore qui ressemble à l’histoire de ma vie, mais vous m’avez demandé d’écrire sans contrainte ce qui me viendrait à la pensée ; ce n’est donc pas ma vie proprement dite que je vais écrire, ce sont mes pensées sur les grâces que le Bon Dieu a daigné m’accorder. »
Le pape François écrit cette prière
Chère sainte Thérèse,
l’Église a besoin de faire resplendir
la couleur, le parfum, la joie de l’Évangile.
Envoie-nous tes roses.
Aide-nous à avoir toujours confiance,
comme tu l’as fait,
dans le grand amour que Dieu a pour nous,
afin que nous puissions imiter chaque jour
ta petite voie de sainteté.
Amen