Homélie du 5e dimanche de Pâques

19 mai 2019

C’est bien connu… le verset d’Évangile le plus souvent cité nous l’avons réentendu : « aimez-vous les uns les autres ».

C’est le grand classique pourrions-nous dire, c’est le verset qui arrive en tête de tous les sondages. Avec le fait, et c’est pour cela que j’en parle, avec le fait que très souvent le : « comme je vous ai aimés » est comme oublié. Aimer…. comme Jésus. Nous oublions souvent ce : « comme Jésus. »

Cette difficulté s’explique sans doute, regardons l’Évangile d’aujourd’hui. Nous sommes au cœur du dernier repas de Jésus avec ses disciples. Judas vient de sortir, ce qui va permettre à Jésus de dialoguer avec eux. Désormais il peut leur dire une dernière parole, il se fait proche d’eux : « mes petits-enfants », j’ai une dernière chose à vous dire, la dernière confidence. Pour ainsi dire son testament spirituel, presque un secret… puisqu’il avait attendu le dernier moment, le moment intime pour le confier aux disciples.

L’évangéliste Jean est d’ailleurs le seul évangéliste à nous rapporter ce commandement nouveau.

Un commandement qui ne s’adresse donc qu’aux disciples.

Pour ainsi dire il n’y a que nous ici qui pouvons entendre et comprendre cette phrase : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Quelqu’un qui n’est pas chrétien ne pourrait pas en saisir toute la portée. Ce qu’il y a de radicalement nouveau pour le chrétien, c’est qu’il ne s’agit pas d’aimer n’importe comment. Il faut aimer, dit Jésus, comme lui a aimé.

Reste à savoir comment il a aimé.

Le mot aimer, en français, est peut-être le mot le plus ambigu. Si je vous dis que j’aime beaucoup regarder le sport à la télé, vous devinez le sens du mot aimer. Parce qu’à ce moment-là le seul intérêt c’est l’écran. Vous avez tous vécu cela un jour ou l’autre, quelqu’un rivé devant sa télé… les autres… oubliés.

L’amour dont Jésus parle c’est l’amour de l’autre : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour celui qu’on aime ». Aimer… Comme Jésus, c’est se mettre aux pieds de ses frères, c’est renoncer à soi-même pour le bonheur de l’autre.

J’oserais dire que le chrétien n’a pas à se contenter de l’amour ordinaire, courant… Nous sommes invités à imiter et à rendre présent l’amour du Christ. Nous voilà invités à chercher l’originalité de l’amour chrétien en regardant comment le Christ a aimé.

Aimer comme le Christ, ce n’est pas banal, et peut-être pas si facile et je comprends que ce verset le plus connu ne soit pas cité en entier. AMEN.

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