Homélie du 4^e dimanche du temps ordinaire

Avec la première lecture, dans le passage entendu, le prophète Sophonie parle beaucoup d’humilité.

« Cherchez le SEIGNEUR, vous tous, les humbles du pays, Cherchez la justice, cherchez l’humilité »

Mais vous aurez peut-être remarqué qu’il manque des versets… nous passons du verset 3 du chapitre 2 au verset 12 du chapitre 3… Parce qu’entre les deux il y a de la part de Sophonie des menaces terribles. « Gaza va être abandonnée, Ascalon sera dévastée. Ashdod, en plein midi, sera dépeuplée, Écrone sera déracinée… », et, donc il ne restera pas grand-chose… un petit reste.

En un mot Sophonie leur redit : « vous, oui vous qui m’entendez, vous êtes « le Reste d’Israël » : le petit reste pourrions-nous dire.

Ne sommes-nous pas nous mêmes le reste des croyants qui marquaient si fortement notre région ?

Ce Reste d’Israël, fait d’hommes fidèles, humbles et pauvres, portera désormais le poids de la mission. C’est toujours une poignée de croyants qui est envoyée au monde comme le ferment dans la pâte.

Paul le dit d’une autre manière aux Corinthiens.

« Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous, il n’y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance.

Au contraire, ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi. »

Avec les Béatitudes c’est toujours la même vision.

Chacun de nous contribue à la construction du Royaume avec ses petits moyens ; Jésus regarde la foule, il pose sur tous ces gens le regard de Dieu. Regardez, dit-il à ses disciples : il y a ici des pauvres… des doux… des affligés… des affamés et assoiffés de justice… des compatissants… des cœurs purs… des artisans de paix… des persécutés.

Comme un reste de croyants… mais qui peuvent vivre, dans l’humilité, de très belles choses.

Pour évoquer cette belle gratuité je me souviens de Joseph. Nous avions eu un coup de téléphone des pompes funèbres pour nous dire : « vous allez avoir une sépulture, mais sachez qu’il n’y aura personne… le défunt n’a aucune famille. » Et quelle fut la surprise pour les pompes funèbres, le jour J il y avait autour du cercueil deux magnifiques familles : un groupe de la pastorale de la santé, sur la paroisse finalement on connaissait bien Joseph et puis les Petits frères des pauvres. Deux groupes qui reflétaient, à merveille la joie de la gratuité.

Ça fait partie des belles sépultures que j’ai pu vivre dans mon ministère.

Nous sommes le petit reste, appelé à vivre de très belles choses, mais à condition de rester humble.

« Cherchez le SEIGNEUR, cherchez la justice, cherchez l’humilité »

AMEN