Homélie du 4e dimanche du temps ordinaire
3 février 2019
Nous avons bien entendu Jérémie : « La parole du SEIGNEUR me fut adressée : « Avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les nations. »
C’est le mot consacré qui attirait mon attention. Depuis 1997, le 2 février est une journée où nous sommes invités à souligner l’importance de la vie consacrée dans l’Église.
La vie consacrée ?
... de multiples manières de vivre le don total à Dieu.
Si on interrogeait chacun d’eux, ils ont le souvenir d’un appel du Christ, radical, aussi secret et personnel que le début d’une histoire d’amour. Sœur Hélène, religieuse bénédictine, est un peu gênée de raconter sa vocation : « Chaque appel est unique, aucun n’est un modèle », insiste-t-elle. Et surtout, c’est ce que soulignait la première lecture, c’est bien Dieu qui est le principal acteur, c’est Dieu qui a toutes les initiatives : « Le SEIGNEUR m’adressa la parole et me dit... Je te connaissais... Je fais de toi... Je t’ordonnerai... Je suis avec toi... »
La famille religieuse la plus connue est la « famille » des religieux apostoliques, ceux qui sont pleinement dans le monde, comme dans notre paroisse, les sœurs missionnaires de l’Évangile.
Plus méconnues sont les « familles » des vierges consacrées et des ermites, elles sont les plus anciennes formes de vie consacrée dans l’Église. Depuis le début du christianisme, des femmes, des hommes choisissent de rester célibataires pour Dieu. Deux mille ans plus tard, ils sont toujours relativement nombreux à répondre à cette vocation mystérieuse vécue dans la discrétion : près de 650 vierges consacrées et près de 300 ermites aujourd’hui en France.
Tamara décrit sa vie. « Celle d’une épouse du Christ dans le monde », résume-t-elle. Tamara vit seule, gère son budget, prie les offices au cours de la journée et se garde de larges plages de silence « pour des moments privilégiés avec le Christ ». Traductrice et chercheuse à l’Université, elle « n’affiche pas son état de vie mais ne fuit pas les questions quand elles viennent ».
À l’opposé de cette vie au milieu du monde, celle de sœur Marie-Bruno, ermite. Elle a choisi ce retrait radical du monde. À l’orée d’un village près d’Auxerre, elle habite un ancien presbytère, dont elle ne sort chaque jour que pour aller à la messe ou faire les courses « une fois par mois ».
Elle se lève chaque jour à 3 heures du matin, prie tous les offices, entretient un petit potager. Tricote aussi, en priant toujours, afin de s’assurer quelques revenus complémentaires par la vente de pulls. Ne se sent-elle pas seule, à la longue ? Jamais, puisque le Christ est présent dans ma vie !
Les laïcs consacrés, forment les deux autres « familles » apparues dans l’histoire de la vie consacrée. Les instituts séculiers reconnus par Rome depuis 1947 et les communautés nouvelles nées principalement de Vatican II.
Marie-Thérèse a rejoint un institut séculier il y a vingt ans. « J’y ai trouvé la spiritualité carmélitaine qui m’attirait, sans avoir la vie cloîtrée de carmélite », explique cette infirmière à la retraite, dont le quotidien s’équilibre entre le silence et la prière des offices dans son appartement de la banlieue parisienne, et un engagement associatif auprès de femmes musulmanes.
L’occasion en ce jour de rendre grâce pour la vie consacrée.
Béni sois-tu Seigneur pour toutes les personnes consacrées et pour les merveilles que tu accomplies en chacune d’elles.