Homélie du 4e dimanche de Pâques
dimanche 8 mai 2022
Peut-être entendrons-nous ces quelques mots à l’occasion du 8 mai : évoquant 1945. La guerre a eu lieu, si tragique et terrifiante. Et puis évoquant aujourd’hui : la guerre a lieu, si proche et dramatique.
Ou encore du pape François : Alors que les vents glacés de la guerre et de l’oppression soufflent encore en ces temps.
Tout au long de l’histoire il est des personnages qui peuvent à eux seuls tout faire basculer dans un sens ou dans un autre.
Nous avons dans notre histoire chrétienne. L’exemple de Paul, nous l’entendions dans la première lecture : « J’ai fait de toi, dit Dieu, la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »
Tout au long de la semaine nous avons réentendu qui était le personnage Paul, qui tout d’abord s’appelait Saul.
Après la mort d’Étienne : « Des hommes religieux ensevelirent Étienne et célébrèrent pour lui un grand deuil. Quant à Saul, il ravageait l’Église, il pénétrait dans les maisons, pour en arracher hommes et femmes, et les jeter en prison. » ou encore « Saul était toujours animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur. Il alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il trouvait des hommes et des femmes qui suivaient le Chemin du Seigneur, il les amène enchaînés à Jérusalem. » Et à Damas tout le monde se méfiait : « Ananie répondit : « Seigneur, j’ai beaucoup entendu parler de cet homme, et de tout le mal qu’il a fait subir à tes fidèles à Jérusalem. »
Mais il y aura cette conversion complètement inattendue qui fera de Saul ce Paul, appelé personnellement : « J’ai fait de toi, dit Dieu, la lumière des nations. »
Ce jour nous sommes invités à accueillir le regard de Dieu, le regard de Dieu sur chaque personne.
On attribue à Michel-Ange, le célèbre sculpteur, ces mots : « Chaque bloc de pierre renferme une statue et c’est au sculpteur de la découvrir. »
Si tel est le regard de l’artiste, devant son bloc de pierre, c’est bien encore plus de cette manière que Dieu nous regarde : dans cette fille de Nazareth, il a vu la Mère de Dieu ; dans le pêcheur Simon, fils de Jonas, il a vu Pierre, la pierre sur laquelle il a construit son Église ; dans le publicain Lévi, il a vu l’apôtre et évangéliste Matthieu ; dans Saul, le dur persécuteur des chrétiens, il a vu Paul, l’apôtre des nations.
Son regard d’amour nous atteint toujours, nous touche, nous libère et nous transforme, faisant de nous des personnes nouvelles.
Le pape François de dire : « C’est ainsi que Dieu nous regarde : en chacun de nous, il voit des potentialités, parfois inconnues de nous-mêmes, et tout au long de notre vie, il travaille sans relâche pour que nous puissions les mettre au service du bien commun.
C’est ainsi que naît la vocation, grâce à l’art du divin Sculpteur qui, avec ses « mains », nous fait sortir de nous-mêmes, pour que se révèle en nous le chef-d’œuvre que nous sommes appelés à être. »
S’il pouvait faire de ces cœurs de pierres qui effraient bon nombre de régions de notre globe, pour en faire des cœurs de chair. Seigneur soit le divin sculpteur que nous attendons avec impatience. Que les Saul d’aujourd’hui soient éblouis de ta lumière.
AMEN