Homélie du 4e dimanche de l’Avent
dimanche 22 décembre 2024
En général, nous ne sommes pas très à l’aise avec la lettre aux Hébreux.
C’était notre seconde lecture, nous ne sommes pas très à l’aise parce qu’elle s’adresse à des chrétiens issus du judaïsme. Alors le langage reprend celui de la liturgie juive, avec les mots sacrifice, holocauste, ou encore de Melchisédech le grand prêtre. Dans ma Bible les premières notes me disent : « L’épître aux Hébreux peut déconcerter le lecteur moderne. Bien des lecteurs ont alors la sensation de perdre pied. »
Et pourtant je vais m’y arrêter un instant, parce que j’y trouve l’une des merveilles de ce dimanche.
Par deux fois, dans ces quelques lignes, nous avons entendu la même phrase : « Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté » ; cette phrase est extraite du psaume 40. Il faudrait d’ailleurs reprendre le psaume dans son entier, je note au passage ces quelque versets : « il s’est penché vers moi pour entendre mon cri. Il m’a tiré de l’horreur du gouffre, de la vase et de la boue ; il m’a fait reprendre pied sur le roc, il a raffermi mes pas. » Ce dont il est question ici, c’est de la sortie d’Égypte ! Et c’est pour cette libération que le psaume rend grâce.
Mais je reviens simplement à : « Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté ». Nous pourrions traduire : la meilleure manière de rendre grâce à Dieu, ce n’est pas de lui offrir des sacrifices, c’est de nous rendre disponibles pour faire sa volonté.
Car, en définitive, ce « me voici », c’est la seule réponse que Dieu attend du cœur de l’homme ; c’est le fameux « me voici » des grands serviteurs de Dieu ; c’est celui d’Abraham, celui de Moïse au buisson ardent ; et cette disponibilité a suffi à Dieu pour faire de ce berger le grand chef de peuple qu’il est devenu. C’est le « me voici » de Marie. C’est le « me voici » de beaucoup de croyants qui nous ont précédés.
Cette semaine, j’ai croisé beaucoup de groupes, nous avons marqué le temps de l’Avent d’une manière ou d’une autre… et je pense à la prière utilisée par une école, elle dit cette disponibilité, ce désir de faire étinceler des étoiles autour de moi…
Pour que le monde soit plus beau, Seigneur, je voudrais allumer des étoiles dans la nuit.Une étoile du regard pour un peu de lumièredans le cœur de ceux à qui personne ne fait jamais attention.Une étoile d’écoute pour un peu de chaleurdans le cœur de ceux à qui personne ne donne de temps.Une étoile de parole pour un peu de joie procurée parquelques mots d’encouragement, de merci, de tendresse.Une étoile de service pour un peu de partageavec des mains qui se tendent, qui travaillent, qui s’unissent.Une étoile de parfum pour respirer à fond la vie,pour admirer et ressentir les merveilles qui nous entourent.Je voudrais, Seigneur, allumer juste quelques petites étoilespour conduire le monde jusqu’à toi.
Pour cela Seigneur, ce soir j’aimerais te redire : « Me voici, mon Dieu, pour faire ta volonté. »
AMEN