Homélie du 4e dimanche de l’Avent
24 décembre 2023
EST-CE QUE NOUS SOMMES PRÊTS POUR NOËL ?
Est-ce que tout est prêt pour accueillir l’évènement de Noël ? Moi, personnellement je n’étais pas trop inquiet, mais mercredi matin à l’office des lectures je me suis aperçu que saint Bernard n’était pas tout à fait rassuré. Écoutez cet extrait [1] d’une homélie de SAINT BERNARD : nous sommes dans les années 1150.
Le monde entier attend la réponse de Marie. Nous sommes avec saint Bernard devant cette représentation de l’Annonciation. N’hésitez pas à l’avoir sous les yeux pendant que nous entendons les paroles de saint Bernard.
Tu l’as entendu, ô Vierge : tu concevras un fils, non d’un homme — tu l’as entendu — tu concevras un fils de l’Esprit Saint. L’ange, lui, attend ta réponse : il est temps pour lui de retourner vers celui qui l’a envoyé. Nous aussi, nous attendons, ô Notre Dame... nous attendons une parole. Or voici, elle t’est offerte. Consens, et aussitôt nous serons libres. Dans le Verbe éternel de Dieu, nous avons tous été créés ; hélas, la mort fait son œuvre en nous. Une brève réponse de toi suffit pour nous recréer, de sorte que nous soyons rappelés à la vie.
Ta réponse, ô douce Vierge, Adam l’implore tout en larmes, exilé qu’il est du paradis avec sa malheureuse descendance ; il l’implore, Abraham, il l’implore, David, ils la réclament tous instamment, les autres patriarches, tes ancêtres, qui habitent eux aussi au pays de l’ombre de la mort. Cette réponse, le monde entier l’attend, prosterné à tes genoux. Et ce n’est pas sans raison, puisque de ta parole dépendent le soulagement des malheureux, le rachat des captifs, la délivrance des condamnés, le salut enfin de tous les fils d’Adam, de ta race entière.
Ne tarde plus, Vierge Marie. Vite, réponds à l’ange, ou plutôt, par l’ange réponds au Seigneur.
Pourquoi tarder ?
Ah ! Si pendant que tu tardes l’ange allait passer son chemin…
Voici, dit-elle, la servante du Seigneur : que tout se passe pour moi selon ta parole.
Ouf ! aurait dit saint Bernard !
Marie était prête !
Le sommes-nous ? Pas si sûr ! Il attend de nous un réel OUI, « Ouvre ton cœur ! » Que j’ouvre mon cœur pour ne pas laissez passer près de moi ce qu’il veut me donner.
Pendant l’Avent Jean-Baptiste a crié dans nos déserts, avons-nous entendu ?
Pendant l’Avent Marie nous montre la route, avons-nous vu ?
Il n’attend plus qu’une chose : notre réponse !
AMEN !
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SERMON DE SAINT BERNARD
SUR LES LOUANGES DE LA VIERGE MARIE
Le monde entier attend la réponse de Marie
Tu l’as entendu, ô Vierge : tu concevras un fils, non d’un homme — tu l’as entendu — mais de l’Esprit Saint. L’ange, lui, attend ta réponse : il est temps pour lui de retourner vers celui qui l’a envoyé. Nous aussi, nous attendons, ô Notre Dame. Accablés misérablement par une sentence de condamnation, nous attendons une parole de pitié. Or voici, elle t’est offerte, la rançon de notre salut. Consens, et aussitôt nous serons libres. Dans le Verbe éternel de Dieu, nous avons tous été créés ; hélas, la mort fait son œuvre en nous. Une brève réponse de toi suffit pour nous recréer, de sorte que nous soyons rappelés à la vie.
Ta réponse, ô douce Vierge, Adam l’implore tout en larmes, exilé qu’il est du paradis avec sa malheureuse descendance ; il l’implore, Abraham, il l’implore, David, ils la réclament tous instamment, les autres patriarches, tes ancêtres, qui habitent eux aussi au pays de l’ombre de la mort. Cette réponse, le monde entier l’attend, prosterné à tes genoux. Et ce n’est pas sans raison, puisque de ta parole dépendent le soulagement des malheureux, le rachat des captifs, la délivrance des condamnés, le salut enfin de tous les fils d’Adam, de ta race entière.
Ne tarde plus, Vierge Marie. Vite, réponds à l’ange, ou plutôt, par l’ange réponds au Seigneur. Réponds une parole et accueille la Parole ; prononce la tienne et conçois celle de Dieu ; profère une parole passagère et étreins la Parole éternelle.
Pourquoi tarder ? Pourquoi trembler ? Crois, parle selon ta foi et fais-toi tout accueil. Que ton humilité devienne audacieuse, ta timidité, confiante. Certes il ne convient pas en cet instant que la simplicité de ton cœur virginal oublie la prudence ; mais en cette rencontre unique ne crains point la présomption, Vierge prudente. Car si ta réserve fut agréable à Dieu dans le silence, plus nécessaire maintenant est l’accord empressé de ta parole. Heureuse Vierge, ouvre ton cœur à la foi, tes lèvres à l’assentiment, ton sein au Créateur. Voici qu’au dehors le Désiré de toutes les nations frappe à ta porte. Ah ! Si pendant que tu tardes il allait passer son chemin, t’obligeant à chercher de nouveau dans les larmes celui que ton cœur aime. Lève-toi, cours, ouvre-lui : lève-toi par la foi, cours par l’empressement à sa volonté, ouvre-lui par ton consentement.
Voici, dit-elle, la servante du Seigneur : que tout se passe pour moi selon ta parole.
[1] (Texte de la liturgie des heures en entier ci-après)