Homélie du 3e dimanche du temps ordinaire

27 janvier 2019

Déjà, dimanche dernier, je vous disais la chance de nos diversités, de nos divers talents.
« Un tel, grâce à l’Esprit, des talents pour rejoindre, visiter, accompagner, animer. Tel autre, grâce à l’Esprit, des qualités d’artiste. À tel autre, grâce à l’Esprit, le don de la musique. « Les dons, disait saint Paul, sont variés, mais c’est le même Esprit. Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous. » (1 Cor 12, 4-6)

Telle est la merveille de nos diversités : elles nous rendent capables, chacun à sa façon, de manifester l’Amour de Dieu.

Et saint Paul aujourd’hui de poursuivre. Le corps a besoin de tous ses membres : « L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi » ; la tête ne peut pas dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous ». (1 Cor 12,21)

Dans la diversité, l’importance de l’unité

C’était pour notre évêque l’objet de ces trois jours à Lyon (42 prêtres du diocèse avec l’évêque viennent de passer trois jours à Limonest et Lyon). Réunir la diversité de son presbyterium pour solidifier notre unité.

Mais cela dépend de chacun de nous. L’unité de notre paroisse, dans la diversité de ce que nous sommes, dépend du désir de chacun de faire corps.

On l’entendait dans la première lecture : « en présence de l’assemblée, composée des hommes, des femmes, et de tous les enfants en âge de comprendre. » (Néhémie 8,2) L’expression revient deux fois… Ils étaient tous là, à l’écoute de la parole. La parole permettant de faire l’unité.

Alors je reprends ce que le bienheureux Antoine Chevrier aimait à dire dans sa prière : « Ô Christ ! Ô Verbe ! Vous êtes mon Seigneur et mon seul et unique Maître. Parlez, je veux vous écouter et mettre votre parole en pratique. Je veux écouter votre divine parole, parce que je sais qu’elle vient du ciel. Je veux l’écouter, la méditer, la mettre en pratique parce que dans votre parole, il y a la vie, la joie, la paix et le bonheur. Parlez, Seigneur, vous êtes mon Seigneur et mon Maître et je ne veux écouter que vous. »

Et il aimait dire, ou encore prendre cette comparaison : « Notre cœur est comme une porte à laquelle le Maître frappe et par laquelle il cherche à entrer. « Or une porte peut être dans plusieurs positions. Et quand quelqu’un frappe à cette porte et que l’on vient voir pour ouvrir, on peut la laisser fermer et ne pas laisser entrer du tout ; on peut l’entrouvrir seulement et laisser à la porte ceux qui viennent ; on peut enfin l’ouvrir tout entière et laisser entrer ceux qui frappent. C’est aussi ce que nous pouvons faire à Jésus Christ, notre Maître, par rapport à la porte de notre cœur, quand il cherche à entrer. « Celui qui n’ouvre pas sa porte est celui qui refuse de laisser entrer le Maître et qui refuse entièrement de recevoir son Maître pour le suivre, qui préfère suivre ses idées, ses passions, le monde.
« Celui qui n’ouvre qu’à moitié est celui qui écoute sans laisser entrer entièrement le Maître chez lui, il reste maître de sa porte, il reste maître chez lui, il ne veut recevoir personne, il reste maître de sa maison et de son cœur. Il écoute, mais il en prend ce qu’il veut, il en prend ce qui lui convient et laisse le reste qui ne lui plaît pas. Il reçoit le Maître avec réserve et prudence et il écoute plus sa raison, ses petites passions qui sont ses maîtres, que le Maître véritable qui veut entrer, il se défie, il a peur, il n’ouvre qu’à moitié son cœur. Et le Maître ne peut entrer pour gouverner comme il devrait le faire. « Le dernier ouvre sa porte entièrement et laisse entrer chez lui le Maître qui frappe. Il est heureux de le recevoir et de lui donner une place d’honneur, il l’écoute avec bonheur et il n’a qu’un désir, c’est de comprendre ce qu’il dit et de le mettre en pratique. Il ne discute pas, mais il cherche comment il pourra pratiquer ce qu’il entend. Il se tient en esprit aux pieds de son Maître, comme Marie, et il ne se laisse prendre ni par le raisonnement ni par les passions qui se révoltent. Le Maître parle, il n’a d’autres pensées, d’autres désirs que de comprendre ce qu’il entend et de le mettre en pratique, d’en nourrir son âme. C’est l’amour qui le guide et rien autre chose. Il veut entrer dans le Royaume des cieux, c’est là tout son désir. Il foule aux pieds tout ce que la raison et les passions peuvent lui dire. Il n’a que Jésus Christ pour Maître et ne veut suivre que lui. »
(Le véritable disciple, p. 124-125)

Nous sommes là, chaque dimanche, pour écouter notre Maître, il s’agit d’ouvrir vraiment la porte de son cœur et alors notre paroisse, j’en suis convaincu, dans sa diversité vivra une belle unité.

AMEN

Plus D’informations