Homélie du 3e dimanche de Pâques

14 avril 2024

Je me souviens encore de cette abbaye, magnifique abbaye en Dordogne dans le Périgord. C’est l’Évangile de ce jour qui m’y fait penser, à travers le verset : « Jésus ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. » C’est d’ailleurs ce qui s’était passé juste avant sur le chemin d’Emmaüs : « partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur avait interprété, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. »

Les Écritures pour nous dire qui est Jésus.

Les Évangiles pour nous montrer qui est vraiment Jésus.

C’est, et ça restera toujours notre porte d’entrée.

Et mon abbaye du Périgord, me direz-vous. Une abbaye fondée en 1115 sur un terrain donné par Robert d’Arbrissel, fondateur de Fontevraud. Des moines cisterciens s’y installent. Cent ans plus part ont leur confie un tissu, une relique, le suaire qui a enveloppé la tête du Christ. Nous l’avons entendu le jour de Pâques : « le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. »

L’abbaye de Cadouin va être, à partir de ce jour de 1214, toute orientée vers la vénération de cette relique… jusqu’en 1934. Pendant 720 ans, toute la foi des religieux et des chrétiens de la région repose sur cette relique.

1934, l’évêque de l’époque reçoit la conclusion d’expert. Ce tissu n’est finalement qu’un très beau tissu égyptien du XIe siècle. Il n’a certainement jamais été le suaire du Christ.

Tout s’écroule, toute la foi de ceux qui ne vivaient que tourné vers cette relique tombe comme un château de cartes.

Reste une très belle abbaye… pour touristes.

Quand la foi n’est pas tourné vers les Écritures, vers les Évangiles elle peut être très fragile.

« Jésus ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. »

Ne délaissons jamais les Écritures, notre liturgie de chaque dimanche nous en donne la possibilité et la chance.

Rappelons-nous ce que Thérèse de Lisieux nous disait en octobre : « L’Évangile, ce livre d’or est mon plus cher trésor. »

Ne délaissons jamais les Écritures, alors notre cœur sera brûlant dans l’écoute de la Parole, nous pouvons en faire l’expérience comme les disciples d’Emmaüs, et les apôtres au soir de Pâques.

AMEN

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