Homélie du 3e dimanche de l’Avent

16 décembre 2018

Dans ce passage d’Évangile nous voyons les foules, les publicains, les soldats, qui viennent à la rencontre de Jean-Baptiste pour demander le baptême, tous accourent vers lui pleins d’espoirs, mais aussi pour lui demander : que devons-nous faire ? Aux uns, Jean-Baptiste répond : celui qui a deux vêtements qu’il partage avec celui qui n’en a pas et celui qui a de quoi manger qu’il fasse de même… Aux autres, il leur dit : n’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé, ne faites ni violence, ni de tort à personne…
Que devons nous faire ?... Cette question pourrait bien être aussi la nôtre aujourd’hui… Comment ne pas penser à ce qui se passe en ce moment en France, face aux revendications pour plus de justice sociale et une meilleure répartition des richesses ?… Comment ne pas penser aux personnes seules ou à toutes ces familles trop souvent incomprises qui subissent les dysfonctionnements de notre société ?...

Déjà à son époque Jean-Baptiste s’attachait à apporter une réponse aux personnes défavorisées qui se demandaient si ce n’était pas le Christ… Le peuple était en attente... Nous sommes, nous aussi, en attente d’un monde meilleur, plus juste, plus fraternel, mais plus encore en attente de la promesse du Seigneur, la venue d’un Sauveur… Malgré les difficultés, notre attente doit rester une espérance joyeuse, en gardant confiance en l’avenir, en nous laissant rejoindre par l’Esprit du Christ… Il nous faut simplement vivre, être bienveillant les uns envers les autres, nous respecter les uns les autres, faire notre travail, notre métier, faire que nos actes expriment concrètement notre foi, autrement dit : vivre notre baptême…

L’Évangile nous apprend que Dieu, seul, peut transformer en profondeur le cœur humain et que l’on doit travailler avec cette perspective. Mais rien ne se fera sans nous, notre part est essentielle et fondamentale.
Il ne s’agit pas tant de changer d’état de vie, mais de renouveler notre mode de vie. Nul besoin de chercher des solutions rapides et toutes faites, nos actions et nos décisions si petites soient elles, contribueront à construire un monde plus juste, plus solidaire… En nous engageant au service de notre paroisse, de notre commune, dans le monde sportif, associatif… chacun à sa manière, selon ses charismes, peut répondre à ces interpellations, pour être, ou devenir, des bâtisseurs d’amour, de paix, de justice sociale, pour partager avec les plus démunis les choses de première nécessité sans laquelle la vie n’est pas possible…

Écoutons à nouveau Jean-Baptiste, il nous demande de nous réveiller, nous les croyants, lui, plutôt l’homme de l’urgence et de la décision, il nous demande d’être pragmatique, de répondre aux foules, de partager, de ne faire violence à personne…
Nous sommes invités à ajuster notre vie à l’Évangile, à vivre de l’Amour de Dieu pour en témoigner… Nous sommes ses mains, ses pieds, ses yeux, son cœur... Que devons-nous faire ?... Nous pourrions répondre à la demande de notre évêque, qui, suite à la démarche synodale, nous a remis une charte des orientations diocésaines en nous invitant à renouveler l’élan missionnaire de nos communautés chrétiennes, en nous invitant à devenir des disciples-missionnaires… Quelle est, quelle sera, notre réponse ?...

Pour qui cherche Dieu, la seule porte à ouvrir c’est la porte de son cœur, c’est accepter de mettre sa bonne volonté au service de Dieu et de s’ouvrir aux autres… Dieu fera le reste, il ouvre les portes, jamais il ne les referme…
Dans les deux premières lectures nous avons entendu le prophète Sophonie et St Paul qui nous invitent à nous réjouir, à exulter, à faire de notre attente de la venue du Sauveur une espérance joyeuse…
Pousse des cris de joie, fille de Sion, ne crains pas, le Seigneur ton Dieu est en toi, il exultera pour toi et se réjouira… Soyez toujours dans la joie du Seigneur, réjouissez-vous, ne soyez inquiets de rien, priez et suppliez… Et la paix de Dieu qui dépasse tout ce que l’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus… Ainsi, Jésus demeurera en nous et nous procurera la joie…

Le temps de l’Avent nous invite à reconnaître dans le Christ celui qui compte vraiment dans nos vies, à prendre du temps pour ouvrir nos cœurs à sa venue, pour ensemble préparer la route au Seigneur…
Noël ne peut pas être seulement la fête du souvenir, mais la fête d’une présence de Jésus de plus en plus intense dans notre cœur… Aussi, avec le psalmiste, rendons grâce au Seigneur, redites-le : sublime est son nom, jubilez, criez de joie, exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du salut !...

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