Homélie du 32e dimanche du Temps Ordinaire
10 novembre 2024
Nous venons d’entendre une page d’évangile, avec un fait, un évènement bien concret, où Marc l’évangéliste nous dit comment Jésus savait regarder toute chose.
C’est presque le regard d’un cinéaste professionnel. Vous allez comprendre pourquoi je fais ce parallèle.
Quatre plans
Premièrement : un plan général sur la foule des pèlerins qui déposent de l’argent dans les troncs du Temple, à Jérusalem. C’est comme un panoramique, un grand angle. C’est ce que tout le monde voyait en même temps que Jésus. C’est le regard classique que nous avons tous vis-à-vis de tous les évènements qui marquent notre monde, notre vie.
Un plan général sur le Liban, sur les inondations en Espagne, sur des élections...
Deuxièmement : un plan rapproché sur quelques gens riches qui mettent de grosses sommes. Là je suppose qu’il y a déjà beaucoup moins de monde à voir ce premier détail. La majorité étant occupé à ses affaires, n’a pas vu qu’il y avait cette première précision. Ils pensent à leurs affaires, ils avaient tellement pensé à ce jour où ils iraient à Jérusalem, au Temple. Faire une offrande, rapporter un souvenir, etc. Ils sont centrés sur eux-mêmes, ils ont bien vu le premier plan, mais c’est tout. Ils sont trop centrés sur eux-mêmes.
Troisièmement : un gros plan, la caméra s’approche d’une seule personne : une femme, une femme dans cette foule où domine sans aucun doute les hommes. Et en plus c’est une veuve, on la reconnaît par un détail dans la manière de s’habiller. Une veuve à l’époque, fait partie de cette catégorie sociale qui n’a aucun droit. Et enfin l’œil du spécialiste fait dire qu’elle est pauvre, une pauvre qui n’a aucun revenu. Voilà donc un gros plan sur cette pauvre veuve. Peut-être Jésus a-t-il dit à ce moment-là à ses disciples, « avez-vous remarqué là-bas cette pauvre veuve ». Ce troisième arrêt sur image, ne nous est souvent possible qu’avec le regard des autres.
Ce que moi-même je n’avais pas vu, les autres m’aident à l’apprécier. Je le dis régulièrement, si notre foi est personnelle, elle est aussi et peut-être même surtout communautaire. Les autres m’aident à mieux voir, à mieux entendre, à mieux apprécier les clins d’yeux, ce que le Seigneur met sur notre route.
Quatrièmement : un zoom sur la main de cette pauvre veuve, une main qui cache deux piécettes, les plus petites pièces de monnaie de l’époque. Que va-t-elle en faire ? Elle les donne, elle jette tout dans le tronc. Elle a tout donné, dit Jésus, tout ce qu’elle avait pour vivre.
Tout cela me faisait penser à l’encyclique du pape François évoquant le cœur de Jésus pour que nous ayons nous plus de cœur.
Du pape François : « Quel culte serait rendu au Christ si nous nous contentions d’une relation individuelle, sans nous intéresser à aider les autres à moins souffrir et à mieux vivre ? » (…)
« Soyons honnêtes et lisons la Parole de Dieu dans son intégralité ».
Chaque célébration doit être un cœur à cœur pour aimer de tout cœur.
AMEN