Homélie du 32e dimanche du Temps Ordinaire

7 novembre 2021

Le 28 novembre prochain, premier dimanche de l’Avent, nous aurons un nouveau Missel Romain. Le Missel Romain [1] est ce livre qui se trouve principalement sur l’autel. Il contient toutes les prières et bénédictions qui jalonnent notre liturgie et notre année liturgique.

Je voudrais aujourd’hui dire, évoquer ce que ce livre dit de notre foi. Parce que ce n’est pas un livre comme les autres, il dit, il est un condensé de notre foi chrétienne.

Le missel : un itinéraire. Il y a au centre le mystère de Pâques, notre itinéraire de foi commence par l’évènement de Pâques. Ce qui veut dire que dans toute célébration, que ce soit un dimanche ordinaire, Noël ou encore un dimanche de Carême c’est toujours l’évènement de Pâques qui donne sens. Un itinéraire qui prend en compte la vie de l’Église, la vie du monde mais toujours, toujours à la lumière de Pâques. Si je venais en ce 32e dimanche du temps ordinaire avec seulement quelques feuilles polycopiées, ça n’aurait pas de sens.

Le missel : un monument. Tout est là, à chaque fois que je dépose le missel sur l’autel, tout est là.
Aussi bien toutes les fêtes et dimanches de l’année, que la mémoire des saints en passant par les messes aux intentions particulières. Un monument, oui vraiment.

Le missel : un lieu théologique. C’est-à-dire : Présence du Christ. Pour l’accomplissement d’une si grande œuvre, le Christ est toujours là, présent auprès de son Église, surtout dans les actions liturgiques. Il est là, présent dans le sacrifice de la messe, présent par ses ministres, présent dans sa Parole, présent au plus haut point, sous les espèces eucharistiques. Présence du Christ dans son peuple : « Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » (Mat.18, 2O). La célébration de l´Eucharistie est l´acte de l’Église tout entière, dans lequel chacun fait seulement, mais totalement, ce qui lui revient, compte tenu du rang qu´il occupe dans le peuple de Dieu.

Le missel : un lieu anthropologique. La liturgie se dit avec notre corps, elle ne peut pas être virtuelle.
Les gestes et les attitudes du corps, tant ceux du prêtre, du diacre ou des ministres, que ceux du peuple doivent viser à ce que toute la célébration manifeste une belle et noble simplicité, que soit perçue toute la vraie signification de ses diverses parties et que soit favorisée la participation de tous. Plutôt qu’à ses goûts personnels et à son propre jugement, les attitudes communes à observer par tous les participants sont un signe de l’unité des membres de la communauté chrétienne rassemblée dans la sainte Liturgie.

Le missel : un lieu ecclésial. Comme le dit si bien la préface pour la dédicace : Dans ta bonté pour ton peuple, tu veux habiter une maison de prière, afin que ta grâce toujours offerte fasse de nous le temple de l’Esprit-Saint, resplendissant d’une vie qui te plaise. Ce monument que j’évoquais tout à l’heure doit faire de nous le temple de l’Esprit-Saint.

Le missel : un lieu de vie spirituelle. La prière liturgique est toujours première, je pourrais dire la prière personnelle est seconde. Ou encore, les « Amen » qui ponctuent la célébration, sont une réponse, une adhésion « Oui, j’atteste, je suis sûr » que cette liturgie fait de nous des êtres spirituels.
Saint Augustin disait, et vous connaissez cette phrase par cœur : « Devenez ce que vous recevez ».

Le missel, beaucoup plus qu’un livre : un itinéraire, un monument, le haut lieu de notre vie spirituelle.

AMEN

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