Homélie du 30e dimanche du temps ordinaire

28 octobre 2018

Ce jour, c’est le psaume qui m’a donné la clef, qui m’a indiqué une porte d’entrée. Parce qu’un prédicateur chaque dimanche est devant une page blanche, sauf que bien vite de multiples pistes peuvent se présenter. Il s’agit alors de prendre une direction, une seule.
Le psaume m’a donné la direction.

Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur !
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous !

Déjà le prophète Jérémie l’évoquait dans la première lecture :
Faites résonner vos louanges

La joie… l’émotion du retour… « Nous étions comme en rêve ». Parce que nous sommes à la période de l’Exil. En exil, là-bas, on en avait tant de fois rêvé... quand cela s’est réalisé, on osait à peine y croire.
Le retour… Alors c’est l’émerveillement !

Quelqu’un d’entre vous me partageait une lettre datant du 11 novembre 1918, elle est écrite sur le front : « Aujourd’hui tous mes remerciements vont à Dieu, pour m’avoir protégé pendant cette triste guerre, cette boucherie est enfin finie. Oh oui, merci mon Dieu : maintenant, j’ai l’espoir de revoir bientôt ma chère femme mes chers petits-enfants. La joie éclate partout. »

L’Évangile aussi avait cette teneur-là.

Jésus dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? — Rabbouni, que je voie. »
Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme se mit à voir, et il suivait Jésus sur la route.

Des textes qui soulignent la joie de s’émerveiller. C’est ça la piste que je retiens. Il nous faut dans notre monde nous émerveiller.

Dans notre prière il y a une demande que nous pourrions faire : d’avoir la grâce de l’émerveillement. Oui il faut demander la grâce de l’émerveillement.

Je me souviens encore d’une halte spirituelle sur RCF, Christian Bobin évoquait l’importance de s’émerveiller…
Il l’évoquait ainsi : (c’était une émission de radio avec beaucoup de silence, difficile à retranscrire par écrit).

Je regarde les écrans comme tout le monde… la télé, l’Internet, le cinéma… le monde c’est comme de l’eau… il rentre partout… vous avez beau calfeutrer vos portes… vous avez beau avoir une vie à peu près tranquille… le monde rentre par les fenêtres… il rentre par les ondes, et c’est bien aussi, il faut le voir ce monde… il faut voir dans quel état il est, il faut voir la progression des choses, il faut voir si le ciel est plus ou moins couvert… il est très couvert ces temps-ci.
Il faut voir un petit peu, prélevé comme ça… il faut voir un petit peu, tout est intéressant… il ne faut surtout rien mépriser… mépriser personne… ni rien… et ça m’est arrivé de voir telle ou telle émission. Quand j’arrête de regarder ce que le monde propose comme divertissement - voire même comme information, la manière dont elles sont mises en forme, j’éteins tout ça et il se passe une chose étrange, c’est une sorte de tristesse… j’ai une sorte de tristesse, un léger chagrin…

Et c’est là où il évoque La grâce de l’émerveillement.

La grâce de l’émerveillement ? C’est d’ouvrir sa porte sur ce qu’il y a juste à coté… et d’aller… de sortir… ou alors d’ouvrir un livre vous voyez… ce sont les plus belles fêtes… c’est très simple, d’ouvrir sa porte, d’ouvrir un livre, de regarder qui est en face de nous... de regarder nos proches c’est très simple.

Ouvrir sa porte sur la jeunesse de l’air, aller et sortir, ou lire. Simplement, regarder là où on est, mais regarder vraiment.
C’est de commencer à regarder où on est, c’est tout… regarder là où on est, c’est ça,… mais regardez vraiment parce que c’est très difficile de voir quelqu’un de proche… quelqu’un que l’on croît connaître…

Soyez comme des enfants qui s’émerveillent dirait Jésus.

En ces temps un peu gris… où beaucoup d’images nous lassent et nous chagrinent… Demandez la grâce de l’émerveillement !


Écouter cette émission retrouvée grâce au site du diacre : Seraphim - Le blog de Marc-Elie
textes spirituels glanés dans mes lectures
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(durée 55 minutes 40)

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