Homélie du 2e dimanche du Temps Ordinaire

dimanche 16 janvier 2022

Avec la seconde lecture nous venons de réentendre un passage de la première lettre de saint Paul aux Corinthiens.

Spontanément on pourrait se dire : « c’est très beau… les dons sont variés… les services sont variés… l’Esprit agit à travers tous les membres de la communauté. C’est vraiment très beau. »

Sauf… sauf que nous n’avons entendu qu’un passage de la lettre. Parce qu’il faudrait réentendre l’ensemble pour comprendre la portée des paroles de Paul.

Paul avait passé 18 mois à Corinthe. Un an et demi. Quand on devine ce qu’était le personnage, c’est énorme 18 mois. Et malgré le passage de Paul, malgré sa foi et sa ferveur, la jeune communauté était restée moralement et spirituellement fragile. Et l’objet de la lettre est de répondre aux problèmes auxquels cette Église est confrontée, et de montrer à ses membres comment vivre leur foi chrétienne dans une culture païenne.

La lettre aux Corinthiens date de vingt siècles et nous pourrions dire : « elle n’a pas pris une ride ! » Au contraire, elle est complètement d’actualité : comment faire pour rester Chrétiens dans un monde qui a des valeurs tout autres ? Comment trier, dans les idées qui circulent, celles qui sont compatibles avec la foi chrétienne ? Comment cohabiter avec des non-Chrétiens sans manquer à la charité ? Mais aussi sans y perdre notre âme, comme on dit ?

Alors Paul n’y va pas par quatre chemins : « Frères, je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ : ayez tous un même langage ; qu’il n’y ait pas de division entre vous, soyez en parfaite harmonie de pensées et d’opinions. Il m’a été rapporté à votre sujet, mes frères, par les gens de chez Chloé, qu’il y a entre vous des rivalités. » Plus loin il ajoute : « On entend dire partout qu’il y a chez vous un cas d’inconduite, une inconduite telle qu’on n’en voit même pas chez les païens : il s’agit d’un homme qui vit avec la femme de son père. Et, malgré cela, vous êtes gonflés d’orgueil au lieu d’en pleurer et de chasser de votre communauté celui qui commet cet acte. »

Il nous faut donc entendre le passage d’aujourd’hui avec cette réalité vraiment pas brillante qui fait l’objet de la lettre.

« Les services sont variés, mais c’est le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c’est le même Dieu qui agit en tout et en tous. »

Quand je disais dimanche dernier qu’il nous faut mettre de la bonté dans tous nos actes : « accorde-nous d’écouter fidèlement ton Fils unique, afin de pouvoir être appelé tes fils, et de l’être vraiment, » ; vraiment… pas qu’à moitié.

Dans les semaines qui viennent, une feuille sera disponible dans toutes nos églises. Elle s’intitule : Servir, de façon régulière ou ponctuelle, en mettant nos talents au service de tous !

Si chacun et chacune contribuait, pour sa part, à l’unité de notre paroisse. Ça passe par des choses très concrètes : ouvrir et fermer l’église, assurer du ménage, remplir les registres, etc. « celui qui agit en tout cela, c’est l’unique et même Esprit : il distribue ses dons, comme il le veut, à chacun en particulier. »

AMEN

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