Homélie du 2e dimanche de l’Avent

6 décembre 2020

Peut-être vous avez souri, en entendant les textes ?
Il y a une expression qui peut prêter à sourire :
« Le Seigneur est-il en retard pour tenir sa promesse ? » 2 Pierre 3, 9

Quand je regarde autour de moi, il est vrai, j’ai quelques raisons de me poser des questions. Allons-nous vers plus de paix, vers plus de justice ?

Quand je regarde le monde qui nous entoure, il y a souvent de quoi douter : des conflits qui n’en finissent pas, des attentats qui se répètent. La faim et le sous-développement qui sont loin d’être résolus.

J’ai beau prier, communier, aller en pèlerinage, essayer de partager, d’agir de mon mieux, je reste toujours collé à cette terre un peu rude, je reste finalement loin de ce que je croyais possible.

D’ailleurs, bien des baptisés ont laissé tomber : comme dit un psaume
« où est-il ton Dieu puisque je ne vois que désolation ? »

Jacques Attali, homme politique, écrivait :
« tant qu’un enfant aura faim, aura froid, aura peur, ou souffrira d’une injustice, pour moi l’éternité ne sera qu’une illusion. »

Question ou plutôt réaction que j’entends aussi dans le monde des croyants. C’est vrai, la parole d’Isaïe n’est pas encore réalisée :
« Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées ! que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée ! Alors se révélera la gloire du Seigneur. »

On n’en est pas là c’est vrai.

Alors on est tous pareils. Nous croyons, qu’avec la seule force de nos poignets nous changerons le monde et nous changerons notre cœur.

Ah, si nous avions la patience de Dieu, si nous avions la foi de Pierre :
« Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous, »

Il patiente pour vous, le temps de l’Avent c’est sans doute cela, l’Avent s’est retrouver cette patience de Dieu.

Je lisais il y a huit jours,
Entrer en Avent, c’est ne pas se désoler de savoir si peu et si mal aimer, mais se réjouir d’être sans cesse rattrapé par un amour étonnamment capable de faire battre de manière plus juste et vraie le cœur de ma vie.
Enter en Avent, c’est refuser d’avoir une âme habituée, ne se décourager ni de soi, ni des autres, ni de Dieu, se réjouir d’être en route et découvrir qu’on y est pas seul.
Patienter c’est croire que Dieu est présent à notre monde et que son Esprit agit. L’Avent s’est retrouver cette patience de Dieu.
Et si je commençais à aplanir des choses dans ma vie pour lui laisser place. C’est peut-être déjà ça se préparer à Noël, mais c’est beaucoup.

AMEN

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