Homélie du 2e dimanche de Carême

25 février 2024

Continuons à nous laisser guider sur le chemin de la prière.

Je disais dimanche dernier que la prière est une relation. Mais ce doit être une relation vraie. Ce n’est pas la peine de mentir avec Dieu.

Rappelons-nous encore Jésus : « Il ne suffit pas de me dire Seigneur, Seigneur… »

Ou encore « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. »

Si je traduis cette dernière remarque de Jésus : « ne rabâchez pas comme les païens… », il semble dire qu’il y a des priants qui ressemblent à des païens… ils rabâchent… ils s’imaginent qu’à force de prière…
Que notre relation avec Dieu soit vraie et non pas païenne.

Pour illustrer ce propos, il suffit de se rappeler les abus dans l’Église. Nous avons ces dernières années été comme assommé par telle et telle révélation. Et parmi les abuseurs il y avait des païens comme dirait Jésus. Ils ont passé des heures et des heures devant le Saint-Sacrement, ils ont récité des prières à profusion, mais il y avait beaucoup de mensonge finalement. Je suis tombé de très haut, puisque je connaissais l’un ou l’autre et que j’avais prié avec eux. Je m’étais imaginé qu’ils étaient forcément des exemples = ils priaient.

Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. Matthieu 7,1
Que ta volonté soit faite… que ton nom soit sanctifié…

Que notre prière soit vraie… et qu’elle permette de faire la volonté de Dieu.

Le pape François a consacré huit catéchèses sur le thème de la prière (du 6 mai 2020 au 24 juin 2020).

La prière est le souffle de la foi, disait-il. Comme un cri qui sort du cœur de celui qui croit et se confie à Dieu.

Et il ajoutait : Pensons à l’histoire de Bartimée, un personnage de l’Évangile (cf. Mc 10, 46-52). Il était aveugle, il était assis en train de mendier au bord de la route à la périphérie de sa ville, Jéricho. Ce n’est pas un personnage anonyme, il a un visage, un nom : Bartimée, c’est-à-dire « fils de Timée ». Un jour, il entend dire que Jésus devait passer par là.

Il ne voit pas ; il ne sait pas si Jésus est proche ou loin, mais il l’entend, il le comprend à la foule qui, à un certain moment, augmente et se rapproche... Mais lui est complètement seul, et personne ne se préoccupe de lui. Alors que fait Bartimée ? Il crie et il crie, et il continue de crier. Il utilise l’unique arme en sa possession : la voix. Il commence à crier : « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! » (v. 47). Et il continue ainsi, en criant.

Et Jésus entend son cri. La prière de Bartimée touche son cœur, le cœur de Dieu, et les portes du salut s’ouvrent pour lui. Jésus le fait appeler. Il bondit, et ceux qui lui disaient auparavant de se taire le conduisent à présent au Maître. Jésus lui parle, lui demande d’exprimer son désir — cela est important — et alors, le cri devient une requête : « que je recouvre la vue Seigneur ! » (cf. v. 51).
Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé » (v. 52). Le Catéchisme affirme que « l’humilité est le fondement de la prière » (Catéchisme de l’Église catholique, n. 2559 [1]).
C’est une belle définition de la prière : « l’humilité est le fondement de la prière » ; le souffle de la foi. 

Les huit catéchèses du Pape François sur le thème de la prière
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