Homélie du 29e dimanche du Temps Ordinaire

17 octobre 2021

Jeudi, je recevais des nouvelles de Haïti, du Père Joseph Philor, il est montfortain haïtien et il est responsable du Foyer de Charité à Port-au-Prince. Il me donnait des nouvelles après le tremblement de terre du 14 août dernier. Séisme dont l’épicentre se trouve à 200 km de Port-au-Prince dans la région des Cayes.
Le Père Philor, avec toute une équipe, a rassemblé tout ce qu’il a pu, et par camion, malgré les dangers de la route et notamment des gangs prêts à dévaliser ceux qui passent par-là, ils sont arrivés aux Cayes déposant leur précieuse cargaison. Des sinistrés recevant les colis ajoutent après le déchargement : « Plusieurs ONG sont venues, des jeunes, plusieurs visites de journalistes, reporters, nous posant beaucoup de questions, prenant beaucoup de photos. Par contre, vous êtes le premier groupe à venir sans parler, mais qui a agi en nous aidant concrètement, en nous apportant l’essentiel, l’eau ! »

« Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. »

Les Évangiles nous sont connus, le message nous est presque familier, des méditations, de belles prières, des textes riches de sens viennent jusqu’à nous mais toutes ces paroles n’ont de sens que si elles se traduisent en actes simples et vrais.

C’est le sens de l’image de l’arbre, cet arbre qui illustre le livre de catéchisme des enfants.

Reprenant au passage cette citation qui nous vient du Mali : « Soyez, ce bon jardinier qui sait que, pour grandir en hauteur et étendre ses branches dans toutes les directions, un arbre a besoin de profondes et puissantes racines. Ainsi, bien-enracinés en vous-mêmes, vous pourrez sans crainte et sans dommage vous ouvrir vers l’extérieur, à la fois pour donner et recevoir. » [1]

Ou mieux encore ce verset du prophète Jérémie : « Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. Il sera comme un arbre, planté près d’un ruisseau, qui pousse, vers le courant, ses racines. Il ne craint pas quand vient la chaleur : son feuillage reste vert. L’année de la sécheresse, il est sans inquiétude : il ne manque pas de porter du fruit. »

Je ne cesserai de redire que nous ne sommes pas une religion de la parole mais du témoignage. Ou encore que notre parole, que la Parole entendue se traduise en actes.

Cela rejoint le thème de la Semaine missionnaire mondiale : « Il est impossible de nous taire ! » Sous-entendu il est impossible de ne rien faire. N’oublions jamais ce que nous sommes de par notre baptême : disciple-missionnaire.

Le pape François conclue son message pour cette semaine par ces mots : « Vivre la mission, c’est s’aventurer à développer les sentiments mêmes du Christ Jésus et croire avec lui que celui qui est à mes côtés est aussi mon frère et ma sœur. Que son amour de compassion réveille aussi notre cœur et nous rende tous disciples missionnaires.
Que Marie, la première disciple missionnaire, fasse croître chez tous les baptisés le désir d’être sel et lumière sur nos terres (cf. Mt 5, 13-14). »

AMEN

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