Homélie du 28^e dimanche ordinaire

Deux mots, simplement deux mots pour résumer les textes que nous venons d’entendre : DIRE MERCI.

Dans l’Évangile, il y a ce dixième lépreux, le Samaritain, qui vient dire sa reconnaissance à Jésus en se jetant à ses pieds.

Dans la première lecture, il y a Naaman, le général syrien, qui veut absolument emporter de la terre d’Israël pour pouvoir, chez lui, adorer ce Dieu d’Israël qui lui a rendu la santé, la vie.

Voilà deux étrangers qui sont capables de s’émerveiller ; ils prennent conscience que c’est l’amour de Dieu qui s’est exprimé dans ce qui leur arrive. Ils découvrent surtout que cet amour est allé au-delà des besoins qu’ils avaient exprimés.
Finalement, ils nous montrent le chemin pour passer de la prière de demande à la prière de merci.

DIRE MERCI.

Ce n’est pas idiot, c’est même beaucoup plus qu’une simple politesse. C’est je crois, le coeur de ce qui peut faire notre prière. On le traduit en liturgie par : rendre grâce.

Être un homme de foi, un croyant, un chrétien ce n’est pas d’abord adhérer à des préceptes, mais c’est accepter d’être quelqu’un qui reçoit tout de son Dieu. La vie, l’événement Jésus-Christ, sa Bonne Nouvelle, les dons de l’Esprit, l’Église, le Royaume… Tout nous est donné.

Dire merci ça peut transformer la couleur de notre vie. Le soir, nous souvenir d’une raison de dire merci à Dieu pour cette journée.

Il ne s’agit pas de faire un examen de conscience comme on dit. Il s’agit de recevoir sa journée, de prendre trois minutes pour la relire et la recevoir comme un don et un appel de Dieu. Baptisé et envoyé.

Toute journée est une histoire où Dieu est présent en moi, dans les autres, dans les événements, dans les rencontres. Mais il faut prendre le temps de le reconnaître.

Certains jours, si je me couche un peu vite, j’ai l’impression que la journée a été fade. Mais si je prends un peu de temps pour regarder cette journée. Je finis par percevoir l’amour de Dieu dans les petites choses, dans une rencontre qui avait été rapide presque insignifiante et qui tout d’un coup dans l’ensemble de la journée devient signe ; devient une rencontre beaucoup plus riche que je ne l’avais perçu sur le moment.

Relire sa journée ?

Se mettre d’abord dans une attitude de prière. Une démarche qu’il faut faire surtout si l’on vient de passer deux heures devant la télévision ou l’Internet.

Et puis… demander à Dieu de voir cette journée avec un regard semblable au sien. C’est une belle prière, surtout si je ne suis pas très en forme.

Ensuite me remémorer une chose ou l’autre que j’ai vécu mais aussi de ce que d’autres ont vécu et dont j’ai été témoin.

Repérer ce qui a été source de vie, de paix et dire merci.

Toute journée est une histoire où Dieu est présent en moi-même, dans les autres, dans les événements, dans les rencontres. Mais il faut prendre le temps de le reconnaître.

Prenons le temps, maintenant, pour dire merci de ce qui m’a été donné cette semaine.

AMEN