Homélie du 28e dimanche du temps ordinaire

Il y a des personnages à qui nous mettons facilement une étiquette, ça peut être négatif quand il s’agit de donner un surnom pour faire mal, pour se moquer.
Mais quelques fois ça peut nous aider à reconnaître de qui il s’agit, de qui on parle.
Vous connaissez tous le personnage de bandes dessinées Gaston Lagaffe : pas besoin d’expliquer qui il est. Si par hasard quelqu’un n’a jamais lu ou parcouru l’une de ces histoires, il comprendra tout de suite qu’il s’agit de quelqu’un qui fait des gaffes sans arrêt. Gaston La… gaffe.
Dans la Bible on pourrait aussi ajouter des qualificatifs à certains prophètes, par exemple : à Jonas, on pourrait dire Jonas l’envoyé. Avant même de savoir qu’il était envoyé vers les habitants de Ninive, on pourrait deviner qu’il avait un message à annoncer de la part de Dieu. Jonas l’envoyé.
Autre exemple : pour Daniel, on pourrait le qualifier de fidèle : Daniel le fidèle. Malgré tous les dangers, même dans la fosse aux lions il est resté fidèle à son Dieu.
Vous connaissez ! Dans les Évangiles quelques-uns ont gardé comme cela un qualificatif. Joseph le juste ou encore l’un des malfaiteurs crucifié avec Jésus est devenu le « bon larron ».
Ce Samaritain qui s’arrête en chemin pour soigner, il est désormais toujours qualifié de « bon Samaritain ».
Aujourd’hui justement l’Évangile nous rapporte le récit d’un homme : « Jésus se mettait en route quand un homme accourut », vous connaissez la suite. Marc 10,17s
Cet épisode est très souvent intitulé : « le jeune homme riche ». C’est dommage d’avoir rajouté ce titre de riche ; parce qu’ici ce n’est plus une qualité qui semble être ajoutée au personnage mais bien un défaut.
Pour le Samaritain, on pouvait y voir une qualité. Le Samaritain ? Quelqu’un de bon. Ah oui ! Ce Samaritain quelqu’un de généreux.
Là au contraire, ce jeune homme est ligoté par ses richesses, alors il est surnommé de riche. Comme si on laissait sous-entendre qu’il n’était capable de rien, qu’il n’arriverait jamais à suivre le Christ parce que riche.
Conclusion de cet épisode, on serait tenté de ne pas le prendre en exemple. Ah ce jeune homme, la tristesse, il était riche... alors que voulez-vous.
Avant de lui reprocher sa richesse, commençons par avoir un regard positif sur lui. Comme Jésus ayons cette attitude : « posant son regard sur lui, il l’aima. » Eh oui ! Ce jeune homme c’est quand même un exemple pour nous. Commençons par reconnaître son audace.
Qui ? Qui d’entre nous prends le temps de s’arrêter ? Prends le temps de s’arrêter pour s’interroger et comprendre ce que Dieu lui demande ? « Bon Maître, que dois-je faire ? » Courageux ce jeune homme.
Qui ? Qui d’entre nous pourrait comme lui répondre à Jésus : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. »
Reconnaissons-le : il a beaucoup à nous enseigner et nous pourrions commencer par l’imiter.
Voilà donc un homme de bien, paré de toutes les vertus, fidèle, honnête et tout… et de bonne volonté : Jésus que dois-je faire ?
Alors… et c’est là, la pointe de cet épisode… alors Jésus lui propose de faire un pas de plus. Car Jésus propose toujours plus, il croit tellement en chacun de nous, il nous fait tellement confiance.
Jésus lui propose plus : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. »
Devant cette invitation le jeune homme a calé. Pourquoi sommes-nous si attaché à ce que nous avons ? Pourquoi cette difficulté à faire un pas de plus ?
Comme le rappelait la première lecture, demandons la Sagesse de Dieu, elle peut être si précieuse pour nous aider à avancer, pour nous aider à faire un pas de plus.
AMEN

Première lecture
« À côté de la sagesse, j’ai tenu pour rien la richesse » (Livre de la Sagesse 7, 7-11)
Psaume
(Ps 89 (90), 12-13, 14-15, 16-17)
Deuxième lecture
« La parole de Dieu juge des intentions et des pensées du cœur » (Lettre aux Hébreux 4, 12-13)
Évangile
« Vends ce que tu as et suis-moi » (Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10, 17-30)

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