Homélie du 26^e dimanche du Temps Ordinaire

110^e journée Mondiale du Migrant et du Réfugié

Nous savons que c’est notre ADN d’être en marche, d’être un peuple en pèlerinage sur cette terre. D’être finalement des étrangers sur cette terre.

On va parler à nouveau de synodalité avec le synode qui va se réunir à Rome. Le pape François pour cette 110^e journée souligne : « La dimension synodale permet à l’Église de redécouvrir sa nature itinérante de peuple de Dieu en marche dans l’histoire, en pèlerinage, nous dirions “migrante” vers le Royaume des cieux (cf. Lumen gentium, n. 49). »

Eh oui nous sommes des migrants vers le Royaume de Dieu, comme je disais, c’est notre ADN.

Le pape François de continuer en soulignant : « La référence au récit biblique de l’Exode, qui présente le peuple d’Israël en marche vers la terre promise, est naturelle : un long voyage de l’esclavage à la liberté qui préfigure celui de l’Église vers la rencontre finale avec le Seigneur.
De même, il est possible de voir dans les migrants de notre époque, comme dans ceux de tous les temps, une image vivante du peuple de Dieu en marche vers la patrie éternelle. Leurs voyages d’espérance nous rappellent que « nous avons notre citoyenneté dans les cieux, d’où nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ » (Ph 3, 20). »

Alors c’est une réalité vieille comme le monde de dire comme dans l’Évangile : « Il n’est pas de ceux qui nous suivent » ; il n’est pas des nôtres, il n’est pas de chez nous.

Vous connaissez sans doute le sketch de Fernand Raynaud écrit en 1972. J’suis pas un imbécile moi, j’suis douanier. J’aime pas les étrangers, ils viennent manger l’pain des français... Au milieu du texte il est même question du dimanche :

L’autre dimanche, dans mon village, j’avais été - c’était à la sortie de la messe de dix heures - j’avais été communier au café d’en face. Y a l’étranger qui a voulu me parler. Moi, j’avais autre chose à faire, pensez, parler avec un étranger !

Et vous connaissez la finale du texte : L’étranger il a pris sa femme, sa valise, ses enfants, ils sont montés sur un bateau, ils ont été loin au-delà des mers… Et, depuis ce jour-là, dans notre village, eh ben on mange plus de pain ! Il était boulanger !!!

Accueillir l’étranger, parce que Dieu marche avec son peuple, avec tout son peuple.

Dans une communauté chrétienne, il y a des différences, des diversités de goûts, d’idées, de chants, de rites, d’origines mais, tous, nous avons reçu la même foi qui nous fait célébrer le même Dieu. Ne soyons pas étonnés de nos diversités puisque c’est Dieu qui l’a voulu et le peuple de Dieu est universel. Soyons toujours de plus en plus peuple de Dieu, Église catholique – universelle. Et rendons grâce à Dieu à chaque fois que Dieu nous donne d’accueillir et d’être accueilli, à chaque fois que nous marchons ensemble et que nous reprenons conscience que Dieu marche avec nous. Et souvenons-nous que « chaque rencontre sur le chemin est une occasion de rencontrer le Seigneur. »

AMEN