Homélie du 26e dimanche du Temps Ordinaire

26 septembre 2021

À l’écoute de la seconde lecture je pourrais dire : « sans commentaire ». Les mots sont tellement clairs et même lapidaires qu’il n’y a pas besoin d’en rajouter. Et ce, dès le début du texte, il y a même de quoi fermer ses oreilles au bout de quelques mots : « Vous autres, maintenant, les riches ! Pleurez, lamentez-vous, sur les malheurs qui vous attendent. Vos richesses sont pourries… »

… ffffffffffffffff !!! Saint Jacques est-il en guerre contre les riches et leurs richesses ?

Eh bien pas du tout, saint Jacques s’inquiète du non-usage ou du mauvais usage des richesses ; alors il voudrait mettre les riches en face de leurs responsabilités, ce n’est pas la même chose. Ne faisons pas dire à saint Jacques ce qu’il ne dit pas.

En fait, il dit trois choses

La première, et c’est la plus importante, c’est une révélation sur Dieu : Dieu est un Dieu de justice, il entend le cri des malheureux ; au tout début de sa lettre saint Jacques souligne : « si l’un de vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, lui qui donne à tous sans réserve et sans faire de reproches… demande à Dieu et la Sagesse te sera donnée. » (Jacques 1,5). Première chose, saint Jacques nous parle de Dieu qui est un Dieu juste et bon.

Deuxièmement, il y a de mauvaises manières de devenir riche ; et il cite un exemple précis : « Le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont moissonné vos champs, le voici qui crie ». Oui, il y a de mauvaises manières de devenir riche : accumuler des richesses sur le dos des ouvriers.

Aujourd’hui on pourrait facilement citer tous ceux qui se sont fait des richesses en détournant de l’argent public, les exemples sont nombreux à travers le monde. Et des détournements d’argent c’est vrai dans tous les domaines, associatif, caritatif, politique… et même dans l’Église. Pas la peine de faire la liste des procès en cours… Oui, il y a de mauvaises manières de devenir riche.

Troisièmement, les richesses acquises d’une manière juste sont faites pour servir à tous : l’argent peut contribuer au bonheur de tous ; c’est cela que Dieu attend des riches.

Dans la Bible nous avons souvent l’invitation à trouver le bon équilibre, l’attention à l’autre, à tout autre. Comme dirait le pape François « tout est lié », c’était aussi la prière de ce mois de septembre. Ou encore, si saint Jacques était là, il nous dirait : lisez, et relisez l’encyclique Fratelli tuti  [1],… d’ailleurs on en reparlera le 17 octobre prochain.

AMEN

[1123. Certes, l’activité des entrepreneurs « est une vocation noble orientée à produire de la richesse et à améliorer le monde pour tous ». Dieu nous promeut ; il attend de nous que nous exploitions les capacités qu’il nous a données et il a rempli l’univers de ressources. Dans ses desseins, « chaque homme est appelé à se développer », et cela comprend le développement des capacités économiques et technologiques d’accroître les biens et d’augmenter la richesse. Mais dans tous les cas, ces capacités des entrepreneurs, qui sont un don de Dieu, devraient être clairement ordonnées au développement des autres personnes et à la suppression de la misère, notamment par la création de sources de travail diversifiées. À côté du droit de propriété privée, il y a toujours le principe, plus important et prioritaire, de la subordination de toute propriété privée à la destination universelle des biens de la terre et, par conséquent, le droit de tous à leur utilisation.

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