Homélie du 25e dimanche ordinaire

22 septembre 2019

Voilà un Évangile bien curieux.
Un gérant va être licencié dans les deux heures qui viennent car son patron s’est rendu compte qu’il gaspillait ses biens.

Et le gérant malin, rusé, astucieux… fait tout pour se faire des amis avec l’argent qu’il détourne une fois de plus. Résultat de l’histoire : le patron, le maître félicite son gérant. « Bravo tu as réussi à te débrouiller, tu es malin, tu es astucieux. » Comme si l’Évangile nous disait : « c’est un futé, prenez-en de la graine ».

Qu’est-ce qu’il y a d’évangélique dans une histoire pareille ? Curieux récit que nous propose l’Évangile d’aujourd’hui.

C’est une parabole que nous rapporte Jésus. Et comme toute parabole il y a le danger de s’arrêter à l’histoire elle-même. Une parabole c’est presque comparable à une fable de La Fontaine. Vous connaissez tous le lièvre et la tortue. La fable raconte l’histoire de ce duel. De cette course entre ce lièvre et cette tortue, c’est une fable : on n’a jamais vu une tortue vouloir rivaliser avec un lièvre. La fable n’est là que pour illustrer la fin du récit ; le sens de l’histoire ne sert qu’à comprendre la dernière phrase : « rien ne sert de courir il faut partir à point »

Voilà l’essentiel de la fable, une histoire qui met en scène des animaux pour mieux comprendre une moralité. Un récit imaginaire pour illustrer un conseil.

Pour une parabole le procédé est le même, on raconte l’histoire, ce n’est pas une fable, c’est une histoire qui pourrait être vraisemblable…

  • Un berger qui a perdu une brebis.
  • Une femme qui a perdu une pièce de monnaie dans sa maison.
  • Un employé, un gérant qui a gaspillé l’argent de son patron.

Et donc dans l’Évangile d’aujourd’hui nous avons une histoire qui aurait pu arriver. On peut même supposer que Jésus connaissait bien le prophète Amos et se souvenait de ce que nous avons entendu dans la première lecture.

Amos, le prophète, plus de 700 ans avant Jésus-Christ, fulmine contre ceux qui ne pensent qu’à augmenter leurs profits en affamant les pauvres gens. Oh ils avaient l’air d’honnêtes gens, ils observaient le sabbat, on pourrait presque traduire : ils allaient à la messe tous les dimanches, mais ils attendaient avec impatience le moment où ils pourraient préparer leurs méfaits : diminuer les mesures, augmenter les prix, fausser les balances.

Tiens ! Fausser les balances, trafiquer, ça rejoint la parabole de l’Évangile.

Ça évoque aussi des histoires dont nous sommes témoins dans notre monde : niches fiscales, dessous-de-table, etc. Que d’imagination au service de cet argent malhonnête !

Alors il ne faut pas s’arrêter au détail de l’histoire, il faut chercher la pointe, la clé... La pointe de la parabole, le but de l’histoire n’est pas de souligner que le gérant est très fort et qu’il faut faire comme lui. La remarque de Jésus est celle-ci :

Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande.

On ne s’attendait pas à ça ! De la CONFIANCE, voilà ce dont il s’agit.

Il faut qu’on en mette dans notre paroisse.
De la confiance, plein de confiance…
Confiance en Dieu, confiance dans les autres.

Notre fête paroissiale, le 5 et 6 octobre, finalement c’est ça, vivre un bon moment ensemble, pour demain témoigner et partager à notre monde ici... Pas à 50 km, mais ici… Ce n’est pas par hasard que nous recevrons ce même dimanche, notre projet missionnaire pour les années 2019-2024.

Mettre de la confiance, encore et encore. Dans les moindres choses, pour en mettre dans les plus grandes. Celles auxquelles Dieu nous appelle.

AMEN

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