Homélie du 25e dimanche du Temps Ordinaire
Dimanche 22 septembre 2024
Vous savez, qu’à la messe, la liturgie de la parole commence avec la première lecture et se termine avec la prière universelle.
Première lecture, psaume, seconde lecture, évangile, homélie, credo et prière universelle. Tout cela pour ce temps d’écoute.
Et alors j’ai envie de commencer par la fin : nous allons entendre une prière universelle qui dira : Seigneur nous te prions pour les personnes qui sont en détresse. Qu’elles sachent crier vers toi leur souffrance pour que tu puisses les délivrer.
Et je pense notamment au Mali : à Bamako, qui est jumelé avec Angers, « plus de 70 morts lors de la double attaque jihadiste du 17 septembre 2024. »
Je ne sais pas s’ils ont l’occasion d’entendre les lectures de ce jour. Mais imaginez qu’ils aient entendu, comme nous, la première lecture !
« Ceux qui méditent le mal (je pense à tous ces groupes jihadistes hyper violents) ceux qui méditent le mal se disent en eux-mêmes : « Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s’oppose à nos entreprises… Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infâme. »
Finalement – terribles paroles – d’une telle actualité.
Ceux qui méditent le mal se disent en eux-mêmes : « Attirons le juste dans un piège… Soumettons-le à des outrages et à des tourments »
Évidemment, on ne peut pas s’empêcher de penser que c’est exactement ce qui s’est passé pour Jésus. Sa conduite qui importunait… la haine grandissante de tous ceux qui voyaient en lui un donneur de leçons, un gêneur… les bonnes raisons de le supprimer : « il vaut mieux qu’un seul homme meure pour tout le peuple » dira Caïphe (Jn 11, 50).
Mais le livre de la Sagesse parlait d’abord pour ses contemporains dont il voulait encourager la fidélité, quel qu’en soit le prix. Il avait certainement en tête quelques exemples célèbres, à commencer par tous les prophètes. Ils ont tous eu à souffrir de leur franc parler.
L’exemple du prophète Jérémie était particulièrement célèbre ; dans ce qu’on appelle ses « Confessions », il décrivait tout ce qu’il avait dû subir :
… « À longueur de journée, on me tourne en ridicule, tous se moquent de moi… Je suis en butte, à longueur de journée, aux outrages et aux sarcasmes… J’entends les propos menaçants de la foule… » (20, 7-8).
Une fois même, il a entendu des menaces qui le concernaient sans qu’il le sache (« Détruisons l’arbre en pleine sève, supprimons-le du pays des vivants ; que son nom ne soit même plus mentionné ! ») mais il n’avait pas compris tout de suite qu’il s’agissait de lui ; il raconte : « Quand le SEIGNEUR m’a mis au courant et que j’ai compris, alors j’ai découvert leurs manœuvres. Moi, j’étais comme un agneau docile, mené à la boucherie ; j’ignorais que leurs sinistres propos me concernaient. » (11, 18-19).
Mais l’auteur du livre de la Sagesse connaît aussi le plus important, à savoir que Dieu n’a jamais abandonné aucun de ses prophètes. Dans les versets suivants, il affirme : « Quand les méchants font leurs raisonnements, ils se trompent : (leur perversité les aveugle)… ils ne connaissent pas les secrets de Dieu. » Il ajoute : « Les âmes des justes sont dans la main de Dieu, aucun tourment ne les atteindra ». Sa conviction est telle qu’il va jusqu’à affirmer : même si vos ennemis réussissaient à vous tuer, eh bien, au-delà de la mort, Dieu ne nous abandonnera pas (chap. 3). Manière de dire : Tenez bon… (Le vrai bonheur est là.) La vraie Sagesse est dans la fidélité.
Seigneur nous te prions pour les personnes qui sont en détresse.
Qu’elles sachent crier vers toi leur souffrance.
AMEN