Homélie du 23e dimanche du temps ordinaire

9 septembre 2018, homélie de l’abbé Jean Pelletier, vicaire épiscopal

Vous accueillez un nouveau pasteur qui vous est donné par le Seigneur. Il est parmi vous celui qui sans cesse va vous rappeler la Parole de Dieu, rappeler que vous êtes tous « nés de Dieu » par le baptême, rappeler votre vocation baptismale. Il vous est envoyé par notre évêque comme celui qui sert, à la manière du Christ. Il vous est envoyé : à vous qui êtes dans cette église mais également à tous les habitants de ce territoire. Le pape François ne cesse de nous rappeler que nous ne pouvons pas garder pour nous cette « joie de l’Évangile ». Nous avons à « sortir », « aller vers », aller aux périphéries pour se faire proche des blessés de la vie, signifié cette proximité de Dieu exprimée dans le psaume que nous venons de méditer :

Le Seigneur garde à jamais sa fidélité,
il fait justice aux opprimés ;
aux affamés, il donne le pain ;
le Seigneur délie les enchaînés.
Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes,
le Seigneur protège l’étranger.
Il soutient la veuve et l’orphelin,
il égare les pas du méchant.

Je voudrais attirer votre attention sur deux aspects de la Parole de Dieu aujourd’hui : la proximité de Dieu à chacun d’entre nous, le Seigneur nous guéri de nos surdités.
Dans la première lecture, Isaïe s’adresse à des gens qui sont dans la panade, qui s’affolent, un peuple persécuté : il décrit un a-venir qui parait idyllique : « les aveugles retrouvent la vue, les sourds entendent, l’eau jaillira dans le désert ». Le prophète annonce que Dieu entend celui qui souffre, il se fait proche, comme le bon samaritain de la parabole évangélique.
Dans l’évangile, cette proximité s’exprime par les gestes de Jésus : il prend le sourd à l’écart. Il n’est pas là pour épater la galerie. Il fait des gestes qui paraissent étonnants, il touche : met les doigts dans les oreilles, avec sa salive il lui touche la langue. Puis il dit « ouvre toi ». Jésus ne dit pas « oreilles ouvrez-vous », non « ouvre-toi », il s’adresse à toute la personne, ouvre toi à ma Parole dis Jésus.
Peut-être sommes nous aussi un peu sourds, sourds du cri de la terre qui s’échauffe et transpire, sourds du cri de ceux qui peinent dans leur travail, sourds du cri de ceux qui risquent leur vie pour fuir des situations dangereuses ou sans avenir, sourds à la Parole de Dieu : par crainte, par peur, par fainéantise… c’est une parole qui vient nous chercher, nous bousculer, nous relever de toutes nos bassesses et mesquineries… une Parole qui vient renverser nos critères de jugements. La lettre de saint Jaques est explicite à ce sujet : nous sommes sensibles aux apparences, à ce qui brillent, à l’argent, « Mais Dieu, nous dit Saint Jacques, a choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour en faire des riches dans la foi ».
Nous pourrions nous affoler comme ceux à qui s’adresse le prophète Isaïe : les statistiques ne sont guerre brillantes… mais n’est-ce pas voir avec des critères trop humains ? Nous n’avons que peu de prise sur cette situation, par contre il y a un lieu où nous pouvons bouger, changer, c’est nous, en nous. C’est se laisser convertir Dieu, par sa Parole qui nous invite à avoir confiance, à ne pas avoir peur, à oser…
Avec les orientations missionnaires qui vont vous être distribués à la fin de cette célébration, notre évêque nous invite à cette conversion pastorale, relayant l’appel du pape dans la « joie de l’Évangile ».
Dans sa présentation de ses nouvelles orientations, remises à la Pentecôte de cette année, Mgr Delmas nous invite à recevoir et vivre ces nouvelles orientations avec Patience et Audace, Humilité et Courage, c’est ce que je souhaite aujourd’hui à votre nouveau pasteur, c’est ce que je souhaite à chacun d’entre vous, c’est ce que je souhaite à votre paroisse : Saint Pierre en Layon-Hyrôme.

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