Homélie du 21e dimanche ordinaire

25 août 2019

Je ne sais pas si les soirs d’été, on discute toujours autant.

Vous savez, on se retrouve quelques-uns autour d’une table, il fait bon, pas trop pressé. Et un débat va tout à coup prendre forme, au sujet de la politique, ou du sport, ou encore du climat qui nous inquiète.

Ou peut-être pour parler de la fête de l’andouille, de la fête des moules ou du cochon, de la fête des moissons ou de l’accordéon, parce qu’il y en a pour tout le monde, pour tous les goûts, toutes les envies.

Les soirs d’été il fait bon débattre. Et le débat quelques fois risque alors de s’animer, et on tourne en rond, on parle souvent pour ne rien dire... et… C’était juste pour occuper la soirée.

Eh bien aujourd’hui dans l’Évangile, je ne sais pas si c’était un soir d’été mais… Quelqu’un, on ne sait pas qui, quelqu’un d’anonyme pose une question à Jésus. Une question souvent débattue : « combien seront sauvés ? » La question vague et générale qui détourne souvent des vraies questions.

Mais Jésus se garde bien de répondre directement à la question de son interlocuteur.

À la question vague, qui lui est posée, Jésus répond par une interpellation. Le style devait être direct, il ne se noie pas dans des débats interminables. Il se tourne vers son interlocuteur, vers ceux qui sont là à ses côtés, pour les interpeler.

« Mais vous. Parce que c’est de vous qu’il s’agit. Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite… Je vous le déclare : si vous… Oui vous… si vous du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, il vous répondra… »

Et Jésus continue ainsi. Il n’y a pas de débats théoriques, et à travers ces « vous » répétés plus de dix fois, Jésus interpelle chacun de ceux qui sont ici.

Combien seront sauvés ? La question n’a aucun intérêt, c’est toi qui m’intéresse semble dire Jésus… « Toi, oui toi, veux-tu être sauvé ? »

Et c’est dans tout l’Évangile que nous retrouvons cette attitude de Jésus. L’attitude d’un père envers son enfant.

Quand Jésus interpelle son apôtre Pierre : « toi Pierre m’aimes-tu ? Oui toi Pierre »

Quand Jésus s’adresse à ses disciples : « pour vous qui suis-je ? Oui vous, que dites-vous de moi ? »

Quand Jésus aperçoit Zachée : « Zachée descend vite : il me faut aujourd’hui demeurer dans ta maison »… « Dans ma maison ?… » « Oui, oui dans ta maison. »

Jésus ne tourne jamais en rond, il est là, le Christ proche de chacun.

La foi c’est ça, et Jésus nous le rappelle, pas question de se triturer l’esprit avec des idées vagues. Il s’agit de trouver le Christ lui-même, et pas seulement des idées, ou même des connaissances sur le Christ.

Pas question de perdre notre temps avec des idées vagues qui nous feraient tourner en rond comme un soir d’été.

Le livre de l’Apocalypse nous rappelle : « voici je me tiens la porte et je frappe si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi. » Ap 3,20

Ou encore, l’oraison d’ouverture traduisait bien ce que doit être notre attitude spirituelle.

« Dieu qui peut mettre au cœur de tes fidèles un unique désir, donne à ton peuple d’aimer ce que tu commandes et d’attendre ce que tu promets, pour qu’au milieu des changements de ce monde, nos cœurs s’établissent fermement là où se trouvent les vraies joies. »

AMEN

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