Homélie du 21e dimanche du Temps Ordinaire

22 août 2021

C’est l’un des passages les plus surprenant dans la vie de Jésus. Vous avez entendu : beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » ... « À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. »

Bon nombre de disciples claquent la porte. Ils étaient à côté du message, ils n’avaient pas saisi le mystère peut-être un peu caché de Jésus.

Les Douze, eux, ont perçu l’essentiel et par la bouche de Simon-Pierre ils répondent : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. »

C’est l’un des plus beaux versets des Évangiles : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. »

Je lisais, il n’y a pas si longtemps, le témoignage d’un italien. Né à Naples en 1950, Erri De Lucca quitte sa famille en 1968, vous devinez, il a 18 ans et 68 ne marque pas seulement la France, en Italie il y a aussi des chamboulements, il quitte donc sa famille pour rejoindre l’extrême gauche italienne, et il souligne : « Jusque-là j’étais quelqu’un de muet, je ne disais rien, et ces années 68 m’ont donné la parole… »

Alors on peut imaginer, il en a entendu des discours, il en a entendu de ces paroles libres, qui dans les années 70 semblent ouvrir des horizons sans fin. La vraie liberté comme on disait.

Il n’avait aucune formation, après son échappée à 18 ans, il deviendra ouvrier maçon, puis manœuvre chez Fiat… Il connait la dureté des chantiers mais et c’est là où je veux en venir, mais il se lève, à cette époque, dès l’aube pour entamer, comme il dit, un face à face avec la Bible… « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. »

« Je lis, dit-il, l’Écriture sainte tous les jours, quand je suis en voyage j’emmène avec moi les psaumes.

Il ajoute : « Je suis simplement quelqu’un qui se penche sur les Écritures, comme d’autres avant moi.
Cette Écriture n’appartient à personne, elle est à tous et à n’importe qui. Elle est à celui qui pose son sourcil sur les lignes et, avec ses cils, balaie un peu la poussière ». Belle expression pour dire comment il découvre ce qui se cache derrière chaque passage.

Se pencher sur les Écritures comme beaucoup d’autres avant nous, et surtout parce que beaucoup d’autres avant nous y ont trouvé force, lumière, élan, confiance, paix et sérénité.

Samedi j’étais avec les confirmands à Martigné-Briand, au monastère, et je leur disais : « Demain vous allez entendre un Évangile qui doit vous interpeller. Vous allez entendre qu’il y a parmi les disciples ceux qui trouvent que les paroles de Jésus c’est trop, trop rude. Alors certains des disciples abandonnent.
Combien de jeunes de votre âge, baptisés, ont laissé la foi, ils n’ont peut-être pas tout à fait abandonné mais ? Et puis vous allez entendre la réponse de Simon-Pierre, elle doit être là votre, vous qui marchez vers la Confirmation. »

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Nous ne comprenons pas toutes ces paroles mais comme Marie, nous les gardons dans notre cœur et là, peu à peu, elles peuvent libérer toute leur force.

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