Homélie du 20e dimanche ordinaire
18 août 2019
Une sorte de découragement. Oui, Il y avait de quoi se décourager. C’est la teneur des trois lectures de ce jour.
Jérémie jeté dans une citerne parce que ses paroles dérangent. On trouve parfois sous sa plume des expressions de découragement absolu. De Jérémie lui-même : « Quel malheur, ma mère, que tu m’aies enfanté, moi qui suis, pour tout le pays, l’homme contesté et contredit... Pourquoi ma douleur est-elle devenue permanente, ma blessure incurable ? » (15,10…18)
Dans l’Évangile, c’est plutôt l’évangéliste Luc qui semble découragé devant les persécutions qui marquent les débuts de l’Église et qui l’invite à souligner cette parole de Jésus : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. »
Et avec la deuxième lecture, c’est tout aussi vrai : « courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi… il a enduré la croix… Méditez l’exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement. »
Si je souligne ce découragement ambiant dans ces lectures, c’est parce que je l’entends trop souvent de la part de baptisés. Nous sommes d’accord, l’Église vit une période difficile… révélation d’abus multiples, baisse de la pratique sacramentelle, etc. Et alors ce que j’entends, et qui me chagrine, c’est cette recherche, cette recherche de paroles qui viendraient appuyer ce malaise. La dernière en date que je lisais cette semaine, c’est une conférence de 1969 qui en un mot disait : « l’Église vivra des moments difficile et elle descendra plus bas que bas ». Résultat de ce genre de paroles, ce n’est pas l’espérance qui accompagne ces chrétiens, mais une sorte de conviction à laquelle ils finissent par croire : « l’Église va s’enfoncer encore et encore… c’était annoncé ».
Que dit la lettre aux Hébreux, la seconde lecture ? Non pas des paroles de découragements mais, à des chrétiens qui subissent la persécution, l’auteur de la lettre adresse au contraire des encouragements. Il a consacré le chapitre 11 de sa lettre à présenter les grands modèles de la foi que l’on trouve dans l’Ancien Testament. Je l’évoquais dimanche dernier « grâce à la foi Abraham »… « grâce à la foi Sara »… alors nous poursuivons avec le chapitre 12 en entendant : « tous ces croyants de l’Ancien Testament sont comme une foule qui nous entoure ». Voilà une conviction qui devrait nous réconforter : tous ces témoins qui nous ont précédés nous entourent comme une foule qui veille et qui nous garde dans l’espérance.
Il suffit de rappeler les deux témoins que j’évoquais en la fête du 15 août.
Sainte Thérèse de Lisieux « Avant de mourir, elle fait la promesse de passer son Ciel à faire du bien sur la terre. »
et Marie si proche, c’est le pape Benoit XVI qui à Lourdes en 2008 disait :
« Le message de Marie est un message d’espérance pour tous les hommes et pour toutes les femmes de notre temps, de quelque pays qu’ils soient. J’aime à invoquer Marie comme étoile de l’espérance. Sur les chemins de nos vies, si souvent sombres, elle est une lumière d’espérance qui nous éclaire et nous oriente dans notre marche. »
Un baptisé ne doit jamais être porteur de découragement mais toujours porteur d’espérance.
AMEN