Homélie du 20e dimanche du Temps Ordinaire
16 août 2020
Voilà encore un Évangile où il nous manque le son et l’image, la vidéo… Quel a été le ton de cette discussion ? Quel a été le regard et l’attitude de Jésus ?
Il faudrait inviter quelques gens de théâtre et leur demander de nous conter et de nous mimer le texte. De le faire sur un ton désinvolte… ou encore moqueur... de le faire par exemple sur un ton sévère :
Jésus ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander :
« Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »
Ce n’était pas sur ce ton, évidemment !
Vous devinez une fois de plus qu’il nous manque le ton et l’attitude de Jésus.
J’ai comme l’impression que Jésus, comme souvent, avec la Samaritaine, avec Zachée, avec Thomas, avec beaucoup d’autres, Jésus est là en fin pédagogue. Il prend les moyens pour faire dire à celle qui le supplie, une phrase, quelques mots qui seront le tournant de la rencontre.
Et ici pour arriver à cette réplique, qui seul va compter : « Oui, Seigneur ; justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Seigneur quelques miettes ! Voilà ce que Jésus voulait entendre : Seigneur quelques miettes !
Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi… »
Magnifique demande de la part de cette femme, magnifique demande pleine d’humilité et de confiance…
Souvent nous sommes trop gourmand, nous voudrions tout ; ou encore nous voudrions quelques chose de précis. En venant ici, en lisant à la maison un texte biblique, en feuilletant un livre, en reprenant une méditation, si nous disions avant : Seigneur quelques miettes, Seigneur si je peux repartir avec quelques miettes d’avance merci !
Un autre aspect de la prière est évoqué par saint François de Sales. Saint François de Sales, commentant cette page d’évangile, dans son homélie du jour de Toussaint 1621, donnait une autre consigne : « La cananéenne, a supplié les apôtres d’être avocats pour elle. Cette façon de prier est bonne et méritoire parce qu’elle est humble. Elle procède, ajoute François de Sales, de la connaissance de notre indignité qui fait que, n’osant approcher de Dieu pour lui demander ce dont nous avons besoin, nous nous adressons aux saints. Ainsi, nos prières, qui d’elles-mêmes sont faibles et de peu de valeur, mêlées avec celles des bienheureux, auront une grande force et seront efficaces ». (X, 138)
Au lendemain de l’Assomption, n’hésitons pas à prier, vous savez comme dans le « Je confesse à Dieu », c’est pourquoi je supplie la Vierge Marie, les anges et tous les saints, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.
Deux aspects de notre prière :
Seigneur si je peux repartir avec quelques miettes d’avance merci !
Seigneur, par Marie, et par tel ou tel saint, je te présente mon humble prière.
Amen