Homélie du 1er dimanche de Carême

18 février 2024

En ce Carême 2024 : Laissons-nous guider sur le chemin de la prière.

Toutes nos bonnes revues chrétiennes en parlent. Comme une évidence pour ce Carême. Dans La Croix je lisais vendredi : Durand les six semaines qui nous séparent de Pâques, nous allons interroger des priants, de tous états de vie, de différentes confessions, pratiquant diverses manières de s’adresser à Dieu, pour leur demander les ressorts de leur prière. Car il ne s’agit pas d’une question théorique. C’est une action, un agir.

Oui, qu’est-ce que la prière, ce dialogue d’amitié avec Dieu ? Quelles sont ces une et mille déclinaisons ? Supplication, adoration, dialogue plongée dans l’Écriture Sainte… chacun à sa manière – ou ses manières – d’entrer en relation avec Dieu.

J’évoquerai principalement la prière de l’Église. Celle qui peut rejoindre tout baptisé. Je ne vous emmènerai pas sur des chemins particuliers. Parce qu’il y a des chemins tellement originaux qu’ils ne sont pas pour tous. Et comme curé je ne dois pas vous conduire sur des chemins insolites, à la limite extravagants. Un exemple : il existe la prière des mille Ave. Oui j’ai bien dit 1 000 Je vous salue Marie… dans la journée. Eh bien c’est limite… dans le livre du Siracide : « quand tu pries ne répète pas les mêmes choses », ou mieux encore dans l’Évangile de Matthieu la parole de Jésus que vous connaissez : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. » J’évoquerais donc principalement la prière de l’Église.

Comme le dit l’évêque de Nancy : Prier c’est accepter d’être aimé. Ou encore : dans notre vie de baptisés, prier c’est vivre à chaque instant notre baptême.

Mercredi dernier je disais : « commençons par mettre en évidence dans notre maison ou notre chambre, dans notre coin prière : mettre en évidence une croix que notre regard aimera croiser tout au long de ce carême. L’un de vous mercredi est reparti en se disant : « mais je n’ai pas de croix chez moi ! », et il est allé s’en procurer une chez les sœurs de Martigné-Briand. Première chose, que la croix soit un signe pour notre prière.

Une deuxième chose : prier c’est entrer en relation avec quelqu’un. Je peux me tourner vers Marie, vers Joseph, vers notre Père. Je m’adresse à quelqu’un qui est tout proche de moi. Alors forcément ça s’entend dans mon expression : « Je vous salue Marie… » elle est là, j’allais dire à un mètre de moi, elle n’est pas à 100 m. Je n’ai pas besoin de crier son nom, mais de la prier.

Et il en est de même avec notre Père des cieux, j’ai bien dit notre père du ciel. Une petite parenthèse essentielle. Au collège l’un des 6ème découvre la foi chrétienne en venant pour la première fois au caté. Et en entendant notre Père il était troublé, vraiment, parce que son père c’est un réel problème à la maison, et je lui disais écoute ce que dit l’Église dans son catéchisme au n° 2779 :  « Des pères ou des mères sur terre altèrent souvent l’image d’un Dieu paternel et bon. Mais notre Père du ciel n’est pas comparable avec nos expériences humaines de la parenté. Nous devons purifier notre image de Dieu de toutes nos idées personnelles pour pouvoir le rencontrer avec une confiance sans réserve. »

Prenons le chemin de l’Église quand elle nous invite à entrer en relation avec quelqu’un. Mettons simplement en avant la prière du Notre Père, celle du Je vous salue Marie, celle qui s’adresse au bienheureux Joseph.

La prière n’est pas une cogitation mais une relation.

Amen

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