Homélie du 19e dimanche ordinaire

11 août 2019

« Grâce à la foi... » cette expression est belle…

Nous l’entendions à plusieurs reprises dans la seconde lecture :
Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu :
Grâce à la foi, il vint séjourner en immigré
Grâce à la foi, Sara, elle aussi,
Grâce à la foi…

L’expression revient comme un refrain dans ce chapitre 11 de la lettre aux Hébreux ; et si nous avions entendu l’ensemble du chapitre ce n’est pas simplement quatre fois que nous l’aurions entendu mais une vingtaine de fois. Jusqu’au moment où l’auteur va jusqu’à dire que le temps lui manque pour énumérer tous les croyants de l’Ancien Testament, dont la foi a permis au projet de Dieu de s’accomplir. « Que dire encore ? Le temps me manquerait pour rappeler l’histoire de Gédéon, Barak, Samson, Jephté, David, Samuel et les prophètes. Par leur foi, ils ont » (He 11,32).

« Grâce à la foi... » l’expression est belle…

Elle ne se perd pas dans des explications interminables. Elle dit la force de croire.

Croire, c’est accepter de faire confiance sans tout comprendre, sans tout savoir ; accepter que la route ne soit pas celle que nous avions prévue ou souhaitée ; accepter que Dieu nous conduise. « Que ta volonté se fasse et non la mienne » a dit Jésus qui s’est fait à son tour, obéissant, comme dit Saint Paul, jusqu’à la mort et la mort sur la croix (Phi 2).

« Grâce à la foi... »… encore faut-il que cette foi soit bien ajustée. L’expression n’a de sens que si la foi est bien ajustée.

Je pourrais trouver de nombreux exemple où la foi n’est pas ajustée du tout. Sans m’engouffrer dans le domaine de la superstition, me revenait en mémoire cet épisode qui m’avait fait sourire.

Nous étions en Égypte, découvrant près de Louxor le temple de Karnak et à un endroit il y a une magnifique statue de scarabée… il est dit que celui qui en fera sept fois le tour verra son vœux exaucé. Dans le groupe certains avaient la foi pour se mettre à tourner en rond et les entendre compter jusqu’à sept... pas question de louper un tour. Commentaire de voyage : « allez jusqu’au lac sacré. Là vous découvrirez un scarabée, la légende dit que les femmes qui en font sept fois le tour verront leur vœux se réaliser… le mien, ajoute-elle, ne s’est pas réalisé »

« Grâce à la foi... »… encore faut-il que cette foi soit bien ajustée. Et cela est vrai même pour un croyant en Jésus-Christ.

Une foi ajustée, nous en avons de nombreux exemples dans les évangiles :

Mt 8,5-13 : Un centurion s’approcha de Jésus et le supplia : « Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé, et il souffre terriblement. » Jésus lui dit : « Je vais aller moi-même le guérir. » Le centurion reprit : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri »… À ces mots, Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi »… Et Jésus dit au centurion : « Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi. » Et, à l’heure même, le serviteur fut guéri.

Le plus bel exemple c’est bien sûr Marie. À l’annonce de l’Ange, elle a accueilli avec foi la Parole de Dieu. Avec foi, elle a consenti à l’œuvre que Dieu accomplissait en elle. En prononçant son « fiat », son « oui », elle a reçu le don d’une charité immense, qui la poussait à se donner tout entière à Dieu.
« Grâce à la foi... »… encore faut-il que notre foi soit bien ajustée.

AMEN

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