Homélie du 19e dimanche du Temps Ordinaire

Dimanche 11 août 2024

Ce n’était pas des vacances, c’est certain. Ce n’était pas non plus un pèlerinage ou une marche spirituelle comme ils en existent beaucoup en ces mois d’été.
Élie, le prophète, marche dans un désert. Parce que les êtres et les choses sont contre lui. C’est lui qui le dit : C’EN EST TROP.
Seul un buisson le protège de l’ardeur du soleil. À l’hostilité de la reine Jézabel, se joint une certaine hostilité de la nature. Il est à bout de forces physiques et psychologiques. Il se sent abandonné et il est seul. « C’en est trop ». Malgré son découragement et son amertume, il lui reste la foi en Dieu, même si elle n’est pas faite de confiance, peut-être. Il ne considère pas que Dieu est hors de sa vie, alors que tant de nos contemporains le pensent.
Même si nous voyons de belles images illustrant les jeux olympiques, elles ne doivent pas nous cacher les détresses actuelles. Du Bangladesh au Venezuela, de Gaza à l’Ukraine, ou bien tout simplement chez nous une maladie, un accident nous redisent nos fragilités, nos désarrois.
Élie, lui, le prophète, découvre ses limites. Il s’estimait au-dessus des autres, parce qu’il avait été appelé par Dieu, parce que le choix de Dieu était sur lui. Il découvre que le prophète, l’homme de Dieu, est comme les autres : « Je ne vaux pas mieux que mes pères. » Dieu lui a confié une mission dont il s’aperçoit qu’elle le dépasse. Elle lui paraît même impossible à réaliser. « Reprends ma vie ». Il s’étendit à l’ombre du buisson et s’endort.
Mais voilà l’AMOUR ATTENTIF DE DIEU
Or Dieu, lui, ne se lasse jamais. Il ne connaît ni amertume ni découragement envers les hommes. Quand il voit Élie s’égarer parce qu’il ne comprend pas ce qui lui arrive. Dieu lui prépare un pain cuit sur la braise et une cruche d’eau, rafraîchissante dans ce désert brûlant.
Fortifié par cette nourriture, Élie reprend vie et peut marcher quarante jours et quarante nuits jusqu’à la montagne de Dieu, la montagne de la rencontre et de l’Alliance. Il en sera de même après le discours de Jésus sur le Pain de vie. Si les uns se retirent, d’autres se regroupent autour de Pierre : « À qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » (Jean 6, 66 à 69)
Dimanche dernier, l’office interreligieux devant Notre-Dame de Paris à l’occasion des jeux olympiques l’évoquait. Un pasteur de l’Église réformée * citant Nelson Mandela, qui disait très justement que « Le sport peut créer de l’espoir, là où autrefois il n’y avait que du désespoir. Il est plus puissant que les gouvernements pour briser les barrières raciales. » Le pasteur d’ajouter : ainsi le sport ouvre la voie vers un au-delà du sport. Car le sport n’est pas un salut, mais il salue et peut révéler le meilleur de nos humanités.
Et donc aujourd’hui Jésus nous emmène bien plus loin, bien plus haut. Il n’est aucune situation qui ne reçoive une réponse de Dieu. À nous d’y être attentif, à nous de savoir patienter, à nous d’y apporter une participation de nous-mêmes si minime soit-elle. Dieu nous répond.
« Je cherche le Seigneur. Il me répond… Un pauvre crie, le Seigneur entend ! » (psaume 33)

* Christian Krieger, Président de la Fédération protestante de France

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