Homélie du 18e dimanche du temps ordinaire
dimanche 31 juillet 2022
31 juillet, jour de la saint Ignace de Loyola, c’est la clôture de l‘année ignatienne. Une année qui marquait le 500e anniversaire de la blessure d’Ignace de Loyola à la bataille de Pampelune (et les 400 ans de sa canonisation).
C’est vraiment étonnant d’évoquer comme date anniversaire une blessure de guerre. D’ailleurs c’est la représentation que l’on a quand on visite sa maison natale. Voici le témoignage d’un visiteur : « Le visiteur qui pénètre dans la maison natale de saint Ignace, à Loyola, découvre à l’entrée une imposante statue de bronze, qui le représente à terre, sur un brancard, les yeux fermés, exténué : c’est l’un des commencements de l’aventure ignatienne. La toute première fois que je suis allé à Loyola, en 1991, un vieux jésuite basque m’entraîna devant la statue, massive. La vie d’Ignace est brisée, me dit-il, et pas seulement sa jambe ; il est dans une impasse terrible, sans avenir clair ni assuré. Il a failli mourir au combat et, quelques semaines plus tard, on pense qu’il ne passera pas la nuit. Sans compter la blessure d’amour propre : notre homme rêvait d’exploits, il avait réussi à galvaniser de façon illusoire les troupes espagnoles assiégées. S’ensuivit un long temps de souffrance et de convalescence, le vide intérieur, l’ennui, malgré les opérations successives le voilà avec une jambe désormais plus courte, – « une boucherie », notera sobrement Ignace le boiteux ».
En cette période particulière pour Ignace, il a le temps de lire… pas seulement de lire mais surtout d’écouter. Et par là, dirait saint Paul, « de rechercher les réalités d’en-haut ». Il se met vraiment à l’écoute. « Il va se débarrasser de l’homme ancien pour revêtir l’homme nouveau » disait encore saint Paul. Il se met vraiment à l’écoute.
Nous le chantions au début, le premier mot : « Écoute ». C’est le mot qui donne la clé. Jésus ne dit pas : « Lis, tout a déjà été écrit », comme s’il n’y avait qu’à connaître un texte, un credo, un catéchisme, pour vivre… Il ne dit pas « lis », il dit « écoute », tends l’oreille de ton cœur.
Je pense aux retraites spirituelles que j’ai vécu notamment à Penboc’h, centre spirituel jésuite, au bord du golfe du Morbihan, Penboc’h, un lieu pour écouter… avec le cœur.
Écouter, c’est laisser entrer en soi ce que l’autre veut nous dire, ce qu’il donne de lui, et s’en laisser modifier. C’est la manière de faire de Dieu. Écoute Israël, tu aimeras… C’est l’écoute du Seigneur qui donne d’aimer. Et c’est cela le plus important.
J’entendais donc pour ce 31 juillet 2022, les mots du P. Arturo Sosa qu’il adresse à tous les jésuites.
« Nous désirons que notre regard sur “toutes choses” ressemble à celui du Seigneur, que nos comportements et nos décisions trouvent leur inspiration dans cette volonté du Père qu’Ignace a inlassablement cherchée et trouvée. C’est pourquoi nous demandons, dans notre consécration, que le Cœur du Christ illumine et soutienne notre route. »
C’est tout le sens de l’Évangile de ce jour : « que le Cœur du Christ illumine et soutienne notre route. »
AMEN