Homélie du 16e dimanche du Temps Ordinaire

19 juillet 2020

La liturgie aurait-elle choisi des évangiles « spécial été » ?

Nous voici à nouveau dans les champs. Vous savez à l’image d’un beau jour d’été, où vous avez le temps d’admirer la nature.

Nous nous retrouvons dans ce champ que son propriétaire a ensemencé. Le récit de dimanche dernier insistait sur la qualité du terrain, plus ou moins favorable à une bonne récolte ; la parabole d’aujourd’hui fait intervenir un ennemi qui, dans la nuit sème au milieu du blé une mauvaise herbe qui risque de l’étouffer.

Le traducteur l’appelle de l’« ivraie »,
en grec ! parce que vous allez vous surprendre vous-même, je sais que vous êtes capable de traduire le grec ; ce mot ivraie en grec c’est « zizanion » ; c’est de là, nous le devinons, qu’est venue l’expression « semer la zizanie, la discorde ».

La zizanie ne manque pas dans notre monde… dans la sphère politique on a été servi… dans le monde des médias ils font aussi très fort… dans les communautés chrétiennes c’est souvent un aspect sournois… dans les familles… en tout lieu on se demande parfois comment la discorde a pris place…

Discorde, zizanie… elle est trop souvent là au milieu du champ.

Les scouts de France sont partis en camp avec ce guide*, un vrai compagnon de route. Et il y a un chapitre intitulé JOUR DE CONFLIT : ce jour où la discorde risque de semer la zizanie. Et ils ont à cette page une sorte de parabole :

C’est l’histoire de deux amis qui marchaient dans le désert.

À un moment, ils se disputèrent et l’un des deux donna une gifle à l’autre.

Ce dernier, endolori mais sans rien dire, écrivit dans le sable :
AUJOURD’HUI MON MEILLEUR AMI M’A DONNÉ UNE GIFLE.

Ils continuèrent à marcher puis trouvèrent une oasis, dans laquelle ils décidèrent de se baigner. Mais celui qui avait été giflé manqua de se noyer et son ami le sauva.
Quand il se fut repris, il écrivit sur une pierre :
AUJOURD’HUI MON MEILLEUR AMI M’A SAUVÉ LA VIE.

Celui qui avait donné la gifle et avait sauvé son ami lui demanda : quand je t’ai blessé tu as écrit sur le sable, et maintenant tu as écrit sur la pierre. Pourquoi ?
L’autre ami répondit : " quand quelqu’un nous blesse, nous devons l’écrire dans le
sable, où les vents du pardon peuvent l’effacer.

Mais quand quelqu’un fait quelque chose de bien pour nous, nous devons le graver
dans la pierre, où aucun vent ne peut l’effacer ".

APPRENDS À ÉCRIRE LES DISCORDES DANS LE SABLE
ET À GRAVER LES JOIES DANS LA PIERRE.

Les serviteurs du maître vinrent lui dire : « D’où vient qu’il y a de l’ivraie ? » D’où viennent nos discordes et nos zizanies ?

Oui, Seigneur, que l’Esprit-Saint vienne au secours de nos faiblesses (deuxième lecture). Toi qui as enseigné à ton peuple que le juste doit être humain (première lecture).

AMEN

* Cléophas Missel 2020, Bayard conçu par les Scouts et Guides de France

Plus D’informations