Homélie du 14e dimanche ordinaire

7 juillet 2019

C’est curieux… !

J’évoque, sur la feuille de quinzaine, pour ces mois de juillet-août l’importance de voir les choses en leur entier.
Voir avec plus de justesse… admirer avec plus d’attention… contempler avec plus de profondeur.

Parce que trop souvent on s’arrête de regarder juste au moment où la découverte aurait encore été plus belle.

Je me souviens de l’un des nombreux pèlerinages à Lourdes avec les jeunes. Nous étions parti un matin pour découvrir la montagne et ses splendeurs : les paysages, le silence, la création. Nous commençons la randonnée dans le brouillard, plus on avançait, plus le brouillard était épais. Au bout de ¾ d’heure on s’arrête pour prendre une décision : doit-on continuer ou faire demi-tour ? La grande majorité était d’accord pour faire demi-tour : c’était humide, c’était froid, rien à voir que du brouillard, au risque même de se perdre. Quatre ou cinq jeunes étaient prêts à continuer. Les animateurs se mettent d’accord pour faire deux groupes, ceux qui redescendaient, et les quelques-uns qui poursuivaient, j’accompagne ce petit groupe qui continuait, et cinq minutes plus tard, pas beaucoup plus, un magnifique soleil, nous étions au-dessus des nuages, une mer de nuages autour de nous ; et des paysages au-dessus de ces nuages c’était grandiose.

Voir les choses en leur entier.
Voir avec plus de justesse…
admirer avec plus d’attention…
contempler avec plus de profondeur.

Eh bien ! Je ne sais pas si vous vous êtes rendu compte, avec l’Évangile il nous manquait le verset qui allait tout éclairer. Qui allait peut-être nous sortir du brouillard.

On a entendu parler : des disciples, des soixante-douze, de moisson abondante, d’ouvriers peu nombreux, de prières, d’agneaux au milieu des loups, de maison où ils allaient entrer.

Ou encore : Ne passez pas de maison en maison ; où vous ne serez pas accueillis, allez sur les places et dites : ‘Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous l’enlevons pour vous la laisser. Jésus ajoutant : Je vous le déclare : au dernier jour, Sodome sera mieux traitée que cette ville. » « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. » Jésus leur dit : « Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair. Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi : absolument rien ne pourra vous nuire ; réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »

Pour finir on se sait plus où on en est !

Et c’est là où il aurait été bon d’aller juste un peu plus loin… C’est le mot qui allait nous sortir du brouillard… : « À l’instant même » on devine par cette expression que nous sommes comme dans la conclusion de ce passage : « À l’instant même, Jésus exulta sous l’inspiration de l’Esprit Saint et dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits. »

Je reviens à ma première idée

Voir les choses en leur entier.
Voir avec plus de justesse…
admirer avec plus d’attention…
contempler avec plus de profondeur.

C’est Marthe Robin qui partageait cette conviction : « Il ne faut jamais rester au seuil de son âme, il faut rentrer à l’intérieur, y descendre, y réfléchir, y méditer, y travailler et s’y laisser travailler… face à face avec Dieu ! »

Ne restons pas au seuil.
AMEN

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