Homélie du 14e dimanche du Temps Ordinaire
4 juillet 2021
Est-ce que nous avons oublié saint Joseph ?
Pas forcément… depuis le 19 mars on en parle moins, mais il reste, je le crois un fidèle compagnon.
Je parle de saint Joseph, parce que dans sa lettre « un cœur de père » (Lettre Patris corde), le pape François évoque fortement la deuxième lecture de ce jour. Pour le pape François il y a un lien étroit entre cette lecture entendue il y a un instant et saint Joseph.
On peut facilement imaginer que pour saint Joseph tout était insurmontable : accueillir Marie, l’enfant qui allait naître, Hérode qui sera fou furieux d’entendre parler de la venue d’un messie, la fuite en Égypte, le retour, même la vie à Nazareth… pour Joseph rien n’est simple, ou encore sa réponse pouvait être : « Seigneur je suis bien trop faible pour surmonter tous ces obstacles ! »
Ce qui fait dire au pape François : « Nous pensons trop souvent que Dieu ne s’appuie que sur notre côté... bon et gagnant, alors qu’en réalité la plus grande partie de ses desseins se réalise à travers et en dépit de notre faiblesse. C’est ce qui fait dire à saint Paul : “Pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré :” “Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse.” » (2 Co 12,7-9). (Lettre Patris corde)
Alors, dit le pape François, « nous devons apprendre à accueillir notre faiblesse avec une profonde tendresse. Le Malin nous pousse à regarder notre fragilité avec un jugement négatif. Au contraire, l’Esprit la met en lumière avec tendresse. La tendresse est la meilleure manière de toucher ce qui est fragile en nous.
(…)
La volonté de Dieu, son histoire, son projet, passent aussi à travers la préoccupation de Joseph. Joseph nous enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse. Et il nous enseigne que, dans les tempêtes de la vie, nous ne devons pas craindre de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau. Parfois, nous voudrions tout contrôler, mais lui regarde toujours plus loin. » (Lettre Patris corde)
Saint Paul disait à deux reprises : pas question de me surestimer… l’orgueil ne peut pas être notre allié.
Dans la prière à saint Joseph : « obtiens-nous grâce, miséricorde et courage ». On y est.
Le Seigneur m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse »
O bienheureux saint Joseph : « obtiens-nous grâce, miséricorde et courage ».
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en complément :
LETTRE APOSTOLIQUE
PATRIS CORDE
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
À L’OCCASION DU 150ÈME ANNIVERSAIRE
DE LA DÉCLARATION DE SAINT JOSEPH
COMME PATRON DE L’ÉGLISE UNIVERSELLE