Homélie du 13e dimanche ordinaire

En réentendant les lectures d’aujourd’hui mon esprit n’oublie pas les ordinations ce dimanche 30 juin en la cathédrale d’Angers.

Jean, Bruno, Kevin-Emmanuel ordonnés diacre ou prêtre.

Ils font, tous les trois, comme écho aux trois lectures :

Écho à l’Évangile

La page d’Évangile est un moment clef. Il s’agit de vocation, de décision importante pour la vie. Comme le jour où un homme, une femme décide de toute l’orientation de sa vie : « Je te suivrai partout où tu iras ». Et surtout ce conseil de Jésus : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »

Une parole qui nous parle de décision, de radicalité. Voilà la réponse que Jésus attend de nous. L’aimer, le suivre, c’est le préférer à tout. C’est la réponse de Jean, Bruno, Kevin-Emmanuel cet après-midi.

Écho à la lettre de saint Paul

Paul qui invite à vivre à fond : « vous avez été appelés à la liberté, marchez sous la conduite de l’Esprit Saint ». Un conseil, une parole entendus par les ordinands.

Mais je voudrais surtout m’arrêter un peu plus longuement à la première lecture.

À la vocation du prophète Élisée. Cette belle page nous redit au moins trois vérités essentielles à toute vocation.

Première vérité

L’appel de Dieu se glisse dans les évènements de la vie ordinaire. Élisée était en train de labourer, un évènement de la vie ordinaire. C’est à cet homme-là bien occupé, que Dieu s’adresse.
On pourrait s’imaginer que Dieu appelle plutôt des gens inoccupés, des gens qui ne savent pas quoi faire et qui serait heureux de répondre : « Vous ne me déranger pas Seigneur, je n’avais rien à faire, j’arrive, je vous suis. Eh bien non, ce n’est jamais ainsi. Dieu risque de nous faire appel alors que nous sommes déjà trop occupés.

Deuxième vérité

Que souligne cette première lecture : l’appel de Dieu passe par l’intermédiaire d’autres hommes.
Ici Élie appelle Élisée en jetant son manteau sur lui. Si Élie n’avait pas fait signe, s’il n’avait pas été sur le chemin d’Élisée. Pas de réponse sans doute.
Aujourd’hui l’enjeu est le même.
Je suis sûr que cet après-midi Jean, Bruno, Kevin-Emmanuel se remémorent tous ceux qui, sur leur chemin, avaient lancé un jour ou l’autre telle ou telle invitation, tel ou tel appel.

Troisième vérité

Que nous rapporte la première lecture : c’est le résultat, la conséquence de la réponse. Aucune tristesse dans ce renoncement à la vie ordinaire. Élisée offre un bon repas à tous ses amis pour leur manifester la joie qu’il éprouve à sa vocation nouvelle.

Voilà simplement, trois vérités pour toute vocation, et même pour un appel à un simple service… mais ô combien précieux pour l’annonce de l’Évangile.

AMEN