Homélie du 13e dimanche du Temps Ordinaire

28 juin 2020

Si dimanche dernier je disais il faut savoir lire entre les lignes pour comprendre, pour discerner ce que nous dit un texte, aujourd’hui je pourrais dire il faut voir, mettre des images aux textes que nous entendons.
C’est très vrai pour la première lecture. Une belle histoire illustrant l’accueil de l’autre.
Cette femme qui dit à son mari : « Écoute, je sais que celui qui s’arrête toujours chez nous est un saint homme de Dieu. Faisons-lui une petite chambre sur la terrasse ; nous y mettrons un lit, une table, un siège et une lampe, et quand il viendra chez nous, il pourra s’y retirer. » Elle est belle cette description de cet espace que la femme imagine pour mieux accueillir la prochaine fois. On peut l’imaginer, avec nos yeux.
Ça, vraiment, c’est de l’accueil. Quelle différence avec 2020, où dans un pays comme le nôtre c’est tout d’abord : portes verrouillées par sécurité, et à double tour, méfions-nous.
Recevoir, accueillir, être hospitalier, des mots qui reviennent très souvent dans les Écritures : « Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. » nous rappelait Jésus dans l’Évangile. Et malgré cette affirmation du Seigneur, nous avons beaucoup de peine à admettre qu’à travers l’étranger que l’on accueille, fût-ce avec un simple verre d’eau, c’est Dieu que nous accueillons. C’est saint Jean Chrysostome qui disait : « Oui, la main du pauvre, est la banque de Dieu » On a tous chanté dans nos assemblées : « laisserons-nous à notre table un peu de place à l’étranger… »
Recevoir, accueillir, être hospitalier, si en même temps s’ajoute une pandémie, une covid alors là tout devient d’une complexité que nous n’avions jamais imaginé.
Encore que, certains ont retrouvé les vraies valeurs de la vie. Ryan 17 ans, en école de soudure : « École fermée au premier jour du confinement, alors je suis resté chez ma mère à Angers. Là, dès le début, j’ai cassé mon portable. Ça fait deux mois maintenant. Et j’ai découvert qu’en fait, ça me fait rien de m’en passer. Ma vie, avant c’était un peu une bulle. Une bulle dans laquelle je n’adressais presque plus la parole à ma mère. Je me suis remis à parler plus avec elle. Ça lui a fait bizarre au début. J’étais tellement à l’écart qu’elle s’était habituée. On s’est remis à des choses qu’on ne faisait plus depuis que j’étais petit. »
En ces mois de juillet-août, accueillir, se laisser accueillir, simplement, naturellement
Quand tu accueilles ouvre ton visage et ton cœur. Quelle que soit l’heure laisse pour un temps tes soucis, ce qui occupe ta vie. Vite, accueille c’est peut-être Dieu qui frappe à ta porte.

AMEN

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