Homélie de Noël

dimanche 25 décembre 2022

Les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire.

Il y a une tradition du côté de Naples en Italie, de mettre à proximité de la crèche un santon qui s’appelle Benino.

Benino un berger, mais un berger endormi, voilà pourquoi il n’est pas dans la crèche. Il n’a pas entendu la nouvelle puisqu’il dormait.

Benino, d’une manière ou d’une autre, c’est chacun de nous. Non pas endormi d’un profond sommeil, comme quand on dort la nuit. Mais endormi dans le sens où nous avons la tête ailleurs, nos pensées accaparées par mille choses complètement secondaires. Devenant, peut-être, des inactifs avachis dans notre canapé.

Hier soir on entendait un conte, celui du petit berger endormi. Mais le conte n’était pas là pour dire : « ce petit berger une catastrophe… endormi au moment où l’ange venait annoncer la nouvelle » ; non l’ange revient et lui dit : « Ah je comprends mieux pourquoi on m’a demandé de revenir ici… je me disais, c’est étrange qu’on soit obligé de redire les choses deux fois surtout lorsqu’elles sont aussi importantes… Mais c’est vrai qu’avec vous les hommes, il faut parfois répéter souvent les choses avant que vous commenciez à les comprendre. Tu vois, je suis certain qu’on sera obligé de redire chaque année ce qui vient de se passer durant cette nuit, si on ne veut pas que vous finissiez par tout oublier ! »… et le petit berger de répondre : « Eh bien dis-moi, je suis prêt, j’écoute »… elle est là la clef du récit ; il se met à l’écoute. Et il va se mettre en route, et il va faire des rencontres, et il va entraîner avec lui ceux qu’il a croisés sur son chemin, et il découvre la joie de marcher ensemble avec les autres, et il va comprendre la patience de Dieu, et il va, il avance, c’est çà qui est important dans la vie, c’est d’aller…

C’est tout le contraire du berger endormi Benino, lui, il n’avance plus, il est à l’arrêt… jusqu’à quand ? jusqu’à ce qu’il se décide à aller, à repartir.

Le pape François l’avait souligné un jour :

« Ce qui nous est demandé, c’est d’être préparés pour la rencontre – préparés à une rencontre, à une belle rencontre, la rencontre avec Jésus –, ce qui signifie savoir voir les signes de sa présence, garder notre foi vivante, par la prière, les sacrements, être vigilants pour ne pas nous endormir, pour ne pas oublier Dieu. La vie des chrétiens endormis est une vie triste, ce n’est pas une vie heureuse. Le chrétien doit être heureux, de la joie de Jésus. Ne nous endormons pas ! » (Pape François, 24 avril 2013)

Je me demandais au début de l’Avent, quelle nouveauté va me dire ce Noël 2022 ? Eh bien elle est là à travers un simple santon, à l’écart de la crèche parce qu’endormi.

L’auteur de la lettre aux Hébreux soulignait : « en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes.

Rayonnement de la gloire de Dieu, expression parfaite de son être, le Fils, qui porte l’univers par sa parole puissante, après avoir accompli la purification des péchés »

Benino ! En ce Noël 2022, c’est sûr tu nous réveilles.

AMEN

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