Homélie de Noël

25 décembre 2021

En ce Noël 2021 nous sommes invités à regarder les bergers.
Parce qu’ils sont quand même les premiers à connaître la Nouvelle.

Au cœur de l’Évangile nous entendions : « Ils se hâtèrent d’aller, jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé. Et là ils découvrirent Marie et Joseph, et le nouveau-né couché dans la mangeoire. »

Dans l’Évangile de ce matin : « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. » … qui éclaire tout homme.
Tout est là réuni… pour les bergers… et pour tout homme.

Le pape François soulignait il y a un an : « … La naissance de Jésus est pour nous : pour moi, pour toi, pour nous tous, pour chacun et chacune. Pour est le mot qui revient en cette sainte nuit : « Un fils est né pour nous  » a prophétisé Isaïe ; « Aujourd’hui est né pour nous le Sauveur », avons-nous répété dans le Psaume ; Jésus « s’est donné pour nous  » (Tt 2, 14), a proclamé saint Paul ; et l’ange de l’Évangile a annoncé : « Aujourd’hui est né pour vous un Sauveur » (Lc 2, 11).
Pour moi, pour vous... »

Mais il y a encore un pour, que l’ange dit aux bergers : « Et voici le signe qui est donné pour vous  : vous trouverez un nouveau-né couché dans une mangeoire  » (Lc 2, 12). Ce signe, le nouveau-né dans la mangeoire, est aussi pour nous, pour nous orienter dans la vie. À Bethléem, qui signifie “Maison du pain”, Dieu est dans une mangeoire comme pour nous rappeler que, pour vivre, nous avons besoin de lui comme du pain à manger. Nous avons besoin de nous laisser traverser par son amour gratuit, infatigable, concret.

Le pape François disait l’an passé : « Que de fois par contre, affamés de divertissement, de succès et de mondanité, nous nourrissons notre vie d’aliments qui ne rassasient pas et laissent le vide à l’intérieur ! Le Seigneur, par la bouche du prophète Isaïe, déplorait que, alors que le bœuf et l’âne connaissent leur mangeoire, nous, son peuple, nous ne le connaissons pas, lui la source de notre vie (cf. Is 1, 2-3).

C’est vrai : insatiables d’avoir, nous nous jetons dans de nombreuses mangeoires de vanité, oubliant la mangeoire de Bethléem. Cette mangeoire, pauvre de tout et riche d’amour, cette mangeoire enseigne que la nourriture de la vie est le fait de nous laisser aimer par Dieu et d’aimer les autres. Jésus nous donne l’exemple : Lui, le Verbe de Dieu, est un bébé ; il ne parle pas, mais il offre sa vie. Nous par contre nous parlons beaucoup, mais nous sommes souvent analphabètes de bonté. »

J’en reviens aux bergers, puisqu’ils avaient bien compris le message : « Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. »

Comme les bergers allons jusqu’à la mangeoire pour voir, parce que c’est une vérité de la palisse là, sous nos yeux. Il est venu pour nous, pour moi, pour vous, pour chacun et chacune.

AMEN

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Note : au cours de l’Eucharistie nous entendons à plusieurs reprises : « Prenez, et mangez-en tous : ceci est mon Corps livré pour vous  » ; « … ceci est la coupe de mon Sang, le Sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude… »

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